La chargée de communication du musée Magnin à Dijon n’était pas devant sa télé le vendredi 26 juillet. Mais la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024 s’est vite invitée dans sa vie.
Un tableau méconnu propulsé sur le devant de la scène
Le Festin des Dieux est accroché depuis 1938 dans la même petite salle du musée, visité par à peine plus de 15.000 personnes par an. Jamais le tableau du peintre néerlandais Jan van Bijlert, réalisé vers 1635-1640, n’avait connu une telle gloire. Mais lors de la cérémonie d’ouverture, un tableau vivant imaginé par l’équipe de Thomas Jolly montrant l’acteur et chanteur Philippe Katerine presque nu, déguisé en Dionysos, dieu grec du vin, devant un banquet festif, a fait basculer le destin du tableau de Jan van Bijlert relate 20 Minutes.
Une scène critiquée mais qui attire l’attention
La cérémonie même pas terminée, la scène essuyait en effet les critiques de l’eurodéputée ex-Reconquête Marion Maréchal, de l’ex-président américain Donald Trump, et du souverainiste italien Matteo Salvini, qui y ont vu une référence à la Cène. Le directeur artistique de la cérémonie Thomas Jolly a nié s’être inspiré du dernier repas du Christ, revendiquant une référence à « une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe ». Sur les réseaux sociaux, certains renvoient alors au « Festin des Dieux » de Dijon.
Une opportunité pour le musée
« C’est une œuvre d’inspiration mythologique. Il s’agit d’un festin qui a lieu dans l’Olympe. Ce sont les noces de Thétis et Pélée. On reconnaît par exemple Neptune, Apollon, Diane et, bien évidemment, Bacchus, accompagné d’une grappe de raisin », explique Leslie Weber-Robardet. « Le musée n’est pas du tout à l’origine de cette comparaison », assure-t-elle, reconnaissant n’avoir pas pu « identifier le premier internaute qui a pu faire ce lien ».
Un boom de popularité pour le musée
Le musée n’en apprécie pas moins le coup de pub. « Il y a eu un énorme boum sur notre site Internet : nous sommes passés d’environ 150 visiteurs à 150.000 du jour au lendemain », se félicite-t-elle à l’AFP, sans pouvoir pour l’instant évaluer si les visites physiques ont elles aussi augmenté. Ce coup de projecteur inattendu pourrait bien changer la donne pour le petit musée Magnin, offrant à ses œuvres une nouvelle visibilité et attirant de nombreux curieux.