À Bordeaux, un homme en fugue d’un hôpital psychiatrique, armé d’un couteau volé, a été abattu par un policier vendredi 9 août. Deux enquêtes ont été ouvertes pour éclaircir les circonstances du drame.
Vendredi 9 août, aux abords de l’avenue du Parc de Lescure à Bordeaux, un homme de 44 ans, en fugue du Centre Hospitalier Charles-Perrens, a trouvé la mort après avoir été abattu par un policier. L’homme, identifié comme Mathieu D., un ancien employé d’une grande entreprise aéronautique résidant à Bruges, avait été hospitalisé pour des troubles psychiatriques. Séparé de son épouse et en proie à des difficultés personnelles, il avait quitté l’hôpital peu avant l’incident.
Une confrontation fatale
La tragédie a commencé lorsque Mathieu D. a dérobé un grand couteau dans une épicerie fine de la rue d’Ornano. Après le vol, il est revenu rôder autour du commerce, suscitant l’inquiétude de la gérante, qui a immédiatement alerté la police à 19 h 04. Quatre policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) ont été dépêchés sur place pour retrouver le suspect. À 19 h 25, Mathieu D. a été repéré, mais en voyant les policiers, il a tenté de fuir tout en brandissant son couteau de manière menaçante.
Malgré plusieurs injonctions de la part des forces de l’ordre, l’homme a continué de progresser vers les policiers. Après l’échec d’un tir de flash-ball, qui l’a touché à l’épaule sans effet, un policier a tiré à trois reprises avec son arme de service. Les balles ont atteint Mathieu D., qui s’est effondré au sol, laissant tomber son arme.
Des enquêtes pour faire la lumière
Malgré les efforts des secours, Mathieu D. a été déclaré mort à 19 h 50 sur les lieux. Selon la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie, le corps portait quatre impacts de balle. Le drame a suscité l’ouverture de deux enquêtes distinctes. La première, confiée à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS), porte sur les actes de Mathieu D. : vol, menaces avec arme et tentative de meurtre sur agent de la force publique. La seconde enquête, confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), vise à examiner l’usage de l’arme par les policiers, pour déterminer s’il s’agit d’un homicide volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique.
Les premières déclarations des policiers, corroborées par des vidéos de surveillance, confirment que Mathieu D. n’a pas réagi aux injonctions des forces de l’ordre et a continué d’avancer de manière menaçante. Le policier auteur des tirs a été testé négatif aux dépistages de stupéfiants et d’alcool. L’enquête se poursuit, notamment avec des auditions des proches du défunt, et une autopsie du corps est prévue pour le lundi 12 août.
Un quartier sous le choc
Le quartier de la barrière d’Ornano a rapidement repris son calme, mais l’inquiétude demeure parmi les riverains. “C’est d’une tristesse infinie”, a confié un commerçant du quartier, encore sous le choc de ce drame. Pour l’heure, la gérante de l’épicerie concernée n’a pas souhaité commenter les événements, une “procédure étant en cours”.