Le parquet de Bobigny a demandé le renvoi devant la cour criminelle départementale pour les deux hommes mis en examen dans l’affaire de la mort de Jérémie Cohen, percuté par un tramway après avoir été agressé.
Deux ans et demi après la mort tragique de Jérémie Cohen, percuté par un tramway à Bobigny le 16 février 2022, le parquet de Bobigny a pris une décision lourde de conséquences. Il a requis, le 13 août dernier, le renvoi devant la cour criminelle départementale de Seine-Saint-Denis des deux hommes accusés d’avoir agressé le jeune homme avant qu’il ne traverse les voies ferrées, où il a été mortellement fauché.
Les faits en question
Jérémie Cohen, un jeune homme de 31 ans souffrant d’un handicap léger, tentait de fuir après avoir été pris à partie par un groupe d’individus dans le quartier de Bobigny. La victime, frappée à plusieurs reprises, s’est effondrée avant de se relever pour tenter d’échapper à ses agresseurs. Désorienté, il a traversé les voies du tramway sans voir le véhicule arriver, ce qui lui a coûté la vie.
Un dossier à forte connotation politique
L’affaire avait rapidement pris une tournure politique, notamment lorsque le père de Jérémie Cohen avait sollicité le candidat d’extrême droite Éric Zemmour pour médiatiser le drame, à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle de 2022. Zemmour s’était alors publiquement interrogé sur le caractère antisémite de l’agression. Toutefois, au fil de l’instruction, cette hypothèse a été mise de côté au profit de la thèse d’une altercation violente qui a mal tourné.
Les charges retenues contre les accusés
Les deux hommes mis en cause, âgés de 28 et 24 ans, avaient reconnu les faits mais nié toute motivation antisémite. Le premier est accusé de “violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner”, tandis que le second est poursuivi pour “violences en réunion”. Tous deux sont actuellement en détention provisoire, le second étant également incarcéré pour une autre affaire.
La famille de la victime se dit soulagée
Pour la famille de Jérémie Cohen, la demande du parquet de Bobigny représente un soulagement. Me Franck Serfati, avocat des proches de la victime, a exprimé sa satisfaction à l’idée que l’affaire ne soit pas correctionnalisée, c’est-à-dire jugée devant une juridiction moins sévère. “Il y a une satisfaction totale de la famille de Jérémie,” a-t-il déclaré à l’AFP.
L’attente d’un procès
Il revient maintenant au juge d’instruction de décider du renvoi des accusés devant la cour criminelle. Cette étape sera décisive pour que justice soit rendue dans cette affaire qui a profondément marqué l’opinion publique.