À Grenoble, deux membres de l’association “Ultime Liberté”, âgés de 81 ans, ont été placés en garde à vue, jeudi 15 août, après avoir tenté d’aider une femme de 91 ans à mettre fin à ses jours.
Les deux suspects, militants en faveur de la légalisation du suicide assisté, sont accusés d’avoir fourni des substances létales à la nonagénaire. Cependant, cette dernière a vomi les produits, ce qui a conduit son fils à alerter les autorités indique France 3 Auvergne Rhône-Alpes.
Une tentative de suicide assisté avortée
L’incident s’est produit en fin de journée mercredi, dans un appartement de la rue Elisée-Reclus à Grenoble. Les deux octogénaires auraient remis des substances potentiellement mortelles à la nonagénaire, qui souhaitait mettre fin à ses jours. Mais les produits administrés n’ont pas eu l’effet escompté, la femme ayant fini par les régurgiter. C’est à ce moment que son fils est intervenu, contactant immédiatement la police. Les forces de l’ordre ont rapidement interpellé les suspects, qui ont été placés en garde à vue.
Des militants pour le suicide assisté sous le coup de la loi
Les deux individus arrêtés sont des membres actifs de l’association “Ultime Liberté”, une organisation qui milite pour la légalisation du suicide assisté en France. Connus pour leur engagement militant, ils sont désormais mis en examen pour “exercice illégal de la profession de pharmacien” et “propagande en faveur de produits destinés à faciliter le suicide”. Ces infractions sont passibles de peines pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 40 000 euros d’amende.
La nonagénaire hospitalisée, l’association visée
La victime, bien que membre de l’association et souhaitant se suicider, a été hospitalisée après l’incident. Son état de santé est surveillé de près. Le parquet de Grenoble a indiqué que les deux octogénaires avaient déjà été impliqués dans des affaires similaires par le passé, ce qui renforce les charges contre eux.
En parallèle, l’association “Ultime Liberté” elle-même fait l’objet d’une enquête. Connue pour ses actions militantes souvent controversées, l’organisation pourrait être tenue responsable des infractions commises par ses membres, notamment pour “exercice illégal de la profession de pharmacien” et “propagande en faveur de produits préconisés comme moyens d’aide au suicide”.
Un débat toujours brûlant sur le suicide assisté en France
Cet événement relance le débat sensible sur la légalisation du suicide assisté en France. Actuellement, la législation française n’autorise ni le suicide assisté ni l’euthanasie, malgré des discussions récurrentes à l’Assemblée nationale. Le sujet divise profondément, tant parmi les élus que dans la société civile.
Alors que le texte de loi sur la fin de vie reste en suspens à l’Assemblée nationale, l’affaire de Grenoble met en lumière les enjeux humains et légaux de ce débat complexe. La question de l’accompagnement des personnes en fin de vie, ainsi que les méthodes employées par des associations comme “Ultime Liberté”, continueront sans doute d’alimenter les discussions publiques et législatives dans les mois à venir.