Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, l’Europe a dépensé 200 milliards d’euros pour l’achat de combustibles fossiles russes, selon le CREA. Une somme supérieure à l’aide totale de l’UE et des États-Unis à l’Ukraine, qui s’élève à 185 milliards d’euros. Malgré la réduction des importations énergétiques russes, la dépendance européenne reste forte.
Alors que l’Europe affiche un soutien indéfectible à l’Ukraine face à l’invasion russe, la réalité des flux financiers en dit parfois autrement. Selon un rapport du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), basé en Finlande, l’Europe a déboursé 200 milliards d’euros pour l’achat de combustibles fossiles russes depuis le début de la guerre en février 2022. Ce montant dépasse l’aide totale de 185 milliards d’euros que l’Union européenne et les États-Unis ont allouée à l’Ukraine, souligne le média en ligne Euractiv.
Malgré les appels répétés à la restriction des importations d’énergie en provenance de Russie, les flux financiers continuent d’affluer. La semaine dernière encore, entre le 29 juillet et le 4 août, plus de 400 millions d’euros ont été versés à la Russie, principalement pour l’achat de gaz naturel. Cette dépendance énergétique semble difficile à enrayer, d’autant que les prix du gaz ont bondi de 13% suite à une incursion ukrainienne dans la province russe de Koursk, un des points d’acheminement du gaz russe vers l’Europe.
Bien que l’Europe ait réduit ses importations énergétiques en provenance de Russie, la dépendance reste préoccupante. En 2021, près de 50% du diesel en Europe provenait de Russie, contre moins de 3% aujourd’hui. Pour le pétrole brut, la part est passée de 25% à moins de 5% en trois ans. Malgré ces efforts, la situation est loin d’être résolue. En mars dernier, une alliance inter-partis de députés européens a réclamé l’interdiction de toutes les matières premières énergétiques russes, sans succès.
Cette situation complexe est exacerbée par l’absence de sanctions plus strictes et par les contrats à long terme encore en vigueur avec la Russie. Certains pays européens, notamment des États enclavés comme la Hongrie, continuent de dépendre fortement des approvisionnements russes, contribuant ainsi à financer indirectement la machine de guerre du Kremlin.