Gabriel Attal, ancien Premier ministre, a marqué l’histoire politique en devenant le plus jeune chef du gouvernement sous la Vème République. Cependant, sa carrière à Matignon a pris fin le 16 juillet dernier lorsqu’il a présenté sa démission à Emmanuel Macron, en respect de l’article 50 de la Constitution.
Après avoir assuré la gestion des affaires courantes, il a officiellement passé le relais à l’ancien commissaire européen Michel Barnier le 5 septembre.
En tant qu’ancien Premier ministre, le jeune politicien bénéficie de plusieurs avantages, certains déterminés, d’autres indéterminés, qui accompagnent généralement les anciens chefs du gouvernement. Ces avantages peuvent se répartir en deux catégories : ceux de nature temporaire, et ceux qui se prolongeront potentiellement jusqu’à la fin de sa carrière publique, voire au-delà.
Les avantages à durée déterminée
Le premier avantage à couper le souffle est l’indemnité de départ qu’il percevra après sa démission. Contrairement à une idée répandue, il ne s’agit en aucun cas d’une « retraite à vie ». En vertu de l’ordonnance n° 58-1099 du 17 novembre 1958, cette indemnité est calculée sur la base de trois mois de salaire. Dans le cas de Gabriel Attal, dont la rémunération mensuelle était de 15 900 euros, cette somme s’élève à environ 47 700 euros brut, soit environ 37 000 euros net.
Ce “parachute” financier est une mesure temporaire qui vise à assurer une transition sereine après des fonctions aussi importantes, mais ne constitue pas une faveur ou un privilège à long terme. Cet avantage est donc à durée déterminée, et Gabriel Attal ne pourra plus en bénéficier une fois cette indemnité perçue.
Les avantages à durée indéterminée
Cependant, certains privilèges plus durables lui sont accordés en tant qu’ancien Premier ministre. Parmi ces avantages à durée indéterminée, il a le droit à un secrétariat particulier, pendant une durée maximale de dix ans. Cette aide administrative permet aux anciens chefs du gouvernement de maintenir un soutien logistique après leur mandat. Toutefois, cette aide n’est accessible qu’à ceux qui ne disposent pas déjà d’un secrétariat dans le cadre d’un autre mandat public, comme une fonction parlementaire ou locale.
De plus, Gabriel Attal continuera de bénéficier d’un véhicule de fonction avec chauffeur, pris en charge par l’État. Ce privilège inclut non seulement les frais d’entretien et de carburant, mais aussi la rémunération du conducteur. Dans un contexte politique tendu, cette mesure vise à garantir une certaine sécurité et mobilité aux anciens dirigeants.
L’un des avantages les plus sensibles, en raison des risques inhérents à la vie politique, est la protection rapprochée assurée par le Service de Protection (SDLP) du ministère de l’Intérieur. Cette sécurité renforcée, nécessaire en raison des menaces potentielles, est l’un des privilèges les plus précieux pour tout ancien chef du gouvernement, en particulier dans les périodes de troubles sociaux et politiques.
Ce qu’il faut retenir
En quittant Matignon, le bras droit à Emmanuel Macron a certes tourné une page importante de sa carrière, mais il conserve des droits et privilèges qui lui permettront de poursuivre son parcours politique avec sérénité. Alors que l’indemnité de départ, prévue par la loi, est limitée dans le temps, d’autres avantages tels que le secrétariat, le véhicule avec chauffeur et la protection rapprochée lui seront accordés pour une durée plus longue. Ces mesures visent à assurer une transition ordonnée et à garantir la sécurité des anciens Premiers ministres, tout en les maintenant dans un cadre où ils peuvent continuer à œuvrer pour le bien public