Malgré une inflation en baisse, de nombreux Français continuent de se priver dans des domaines essentiels comme l’alimentation, le chauffage ou les dépenses liées aux enfants, révèle une enquête du Secours populaire.
Une situation alarmante : la précarité progresse Le dernier baromètre du Secours populaire, réalisé en partenariat avec Ipsos, met en lumière une réalité sombre : 62 % des Français déclarent avoir déjà connu ou être sur le point de connaître une situation de pauvreté. Cette précarité frappe de plein fouet les habitants des zones rurales, où 69 % des sondés sont touchés, un chiffre en hausse par rapport à l’an dernier. En milieu urbain ou rural, l’inflation et la hausse des charges écrasent les budgets des familles, exacerbant les privations du quotidien.
Le travail ne protège plus de la précarité L’un des constats les plus frappants de cette étude est que le travail ne suffit plus à garantir une vie à l’abri du besoin. Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire, souligne que “la plupart des personnes concernées travaillent”, mais malgré leurs efforts, beaucoup peinent à joindre les deux bouts. Ce phénomène, bien plus marqué en milieu rural, nourrit un sentiment de honte chez ceux qui ne parviennent pas à subvenir aux besoins essentiels de leur famille.
Les privations au quotidien Les chiffres sont édifiants : près de 43 % des Français déclarent avoir dû renoncer à chauffer leur logement correctement. Pour 30 % des sondés, la difficulté à se nourrir sainement est une réalité constante. Un parent sur trois avoue se priver de repas pour permettre à ses enfants de manger. Payer les dépenses liées à la scolarité ou à la santé devient également un défi pour de nombreuses familles : près de 45 % des sondés éprouvent des difficultés à couvrir les frais liés aux enfants, tandis que 43 % peinent à faire face aux frais médicaux.
Les zones rurales, premières victimes La précarité s’intensifie particulièrement en zone rurale, où les familles sont davantage exposées aux difficultés financières. Plus de 57 % des habitants de ces zones ne peuvent pas partir en vacances, et 36 % d’entre eux peinent à manger trois repas équilibrés par jour. L’accès aux soins de santé se révèle également plus difficile, avec 44 % des habitants en zone rurale signalant des obstacles majeurs à la prise en charge médicale.
L’entraide, un espoir malgré tout Malgré ce tableau sombre, un élan d’entraide continue de prédominer chez les Français. 66 % des sondés se disent prêts à s’impliquer pour aider les plus démunis. Un espoir sur lequel le Secours populaire compte, alors que la précarité ne cesse de progresser, surtout dans les territoires ruraux.