Marine Le Pen appelle à des élections législatives anticipées, arguant que l’arrivée de Michel Barnier à Matignon « ne tiendra pas ». Jordan Bardella renforce la stratégie du RN en prônant une opposition influente.
La cheffe du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a déclaré ce samedi vouloir que la nouvelle « mandature soit la plus courte possible », appelant à une dissolution de l’Assemblée nationale. En ligne de mire : l’arrivée de Michel Barnier à Matignon, une nomination qui, selon elle, « ne tiendra pas ». Marine Le Pen, qui se trouvait face aux parlementaires RN à l’Assemblée nationale, a réclamé de « nouvelles élections législatives » dès que la Constitution le permettra, dans un an.
Une critique de la méthode Macron
Ce coup de semonce intervient après les propos du président Emmanuel Macron, qui a affirmé espérer que des « compromis se tisseront » entre les différentes forces politiques. Marine Le Pen, elle, dénonce un système où « c’est celui qui a fait le moins de voix qui est chargé de constituer un gouvernement », en référence à Michel Barnier, membre des Républicains (LR). Cette situation serait, selon elle, intenable, d’où son appel à « remettre les Français au centre du jeu démocratique ».
Jordan Bardella appelle à une opposition plus influente
En parallèle, le président du RN, Jordan Bardella, a insisté sur la nécessité pour son parti d’incarner une opposition « constructive » et « influente ». S’adressant aux députés de son mouvement, il a appelé à franchir un « nouveau cap » et à devenir des interlocuteurs « incontournables » dans les débats parlementaires. Selon Bardella, le RN doit « arracher des victoires partout », que ce soit dans le quotidien des Français ou sur les questions régaliennes.
Le RN en quête de légitimité politique
Ces déclarations interviennent dans un contexte où le RN cherche à renforcer son assise politique, alors que le paysage politique semble de plus en plus fragmenté. Le Pen, tout en demandant une dissolution, et Bardella, en insistant sur le rôle des députés, cherchent à positionner le RN comme une force crédible capable de gouverner. Toutefois, l’appel à de nouvelles élections dans un an pourrait se heurter à la volonté présidentielle de maintenir l’équilibre actuel.
Une stratégie risquée pour le RN ?
Si la stratégie de Marine Le Pen semble claire — pousser pour des élections anticipées dans l’espoir de renforcer son poids à l’Assemblée —, elle n’est pas sans risques. Emmanuel Macron a d’ores et déjà fait savoir qu’il ne souhaitait pas dissoudre l’Assemblée. Le RN, tout en appelant à de nouvelles législatives, devra également faire face à des défis internes pour rester une opposition cohérente et « influente », comme le souhaite Jordan Bardella.