De plus en plus d’hommes en Europe s’asseyent pour uriner, notamment en Allemagne et en Suède. Une pratique qui fait débat, entre questions de santé, de confort et de société.
Faire pipi debout ou assis, telle est la question. Dans plusieurs pays européens, les hommes adoptent de plus en plus la position assise pour uriner. Selon une enquête menée par YouGov, les Allemands sont les champions de cette pratique : 62 % d’entre eux s’assoient systématiquement ou fréquemment pour faire pipi. Suivis de près par les Suédois, cette tendance marque une différence nette avec des pays comme le Royaume-Uni et la Pologne, où seuls 24 % et 27 % des hommes s’assoient pour uriner.
Les bienfaits pour la santé
Si la question peut prêter à sourire, elle n’est pas anodine. Selon une étude menée par l’université de Leyde en 2014, uriner assis pourrait présenter des avantages pour les hommes souffrant de troubles de la prostate ou de l’appareil urinaire. En position assise, la vessie se vide plus efficacement, ce qui limite les risques de rétention d’urine. « Pour les hommes en bonne santé, c’est une simple question de confort », note le Dr Frédéric Saldmann dans son ouvrage Votre santé sans risque.
Un débat culturel et social
En Allemagne, cette pratique est suffisamment répandue pour qu’un terme spécifique, “Sitzpinkler”, désigne les hommes qui urinent assis. Dans certaines toilettes publiques, des panneaux interdisent même de faire pipi debout. Ce phénomène s’inscrit dans un débat plus large sur les relations de genre et la propreté, certains estimant que s’asseoir est un geste de respect, notamment dans les ménages. Toutefois, cette vision est critiquée dans des milieux plus conservateurs, qui y voient une “domestication” des hommes.
Des divergences générationnelles
L’étude de YouGov montre également des différences générationnelles. En Allemagne, 49 % des hommes de plus de 55 ans s’asseyent pour uriner, contre seulement 28 % des jeunes de 18 à 34 ans. En revanche, au Royaume-Uni, ce sont les jeunes générations qui s’opposent le plus à cette pratique, avec 40 % des jeunes hommes affirmant ne jamais s’asseoir pour uriner, contre seulement 23 % chez les plus de 55 ans.