Le célèbre rappeur marseillais Jul a été condamné à 3 000 € d’amende pour son absence lors du procès en appel de l’assassinat de son ancien manager, Karim Tir. Un geste jugé inacceptable par la cour.
Le rappeur marseillais Julien Mari, alias Jul, a écopé d’une amende de 3 000 € pour avoir manqué à l’appel lors du procès en appel des assassins de son ex-manager, Karim Tir, tué en 2014. Ce procès, qui se déroule devant la cour d’assises d’appel des Bouches-du-Rhône, devait permettre à la justice d’entendre Jul en tant que témoin clé. Mais, une nouvelle fois, l’artiste a choisi de ne pas se présenter, une absence qui lui a valu une sanction sévère de la part de la cour.
Un courrier sans effet
Jul avait justifié son absence par un courrier envoyé via son avocat, indiquant qu’il se trouvait à l’étranger pour des raisons professionnelles. Pourtant, la cour, et notamment l’avocate de la victime, Me Ménya Arab-Tigrine, a insisté sur l’importance de la présence du rappeur au tribunal. « Même s’il pense que sa notoriété le met au-dessus de la cour d’assises, il doit être avec nous », avait-elle déclaré. Karim Tir, ami et manager de Jul à l’époque des faits, avait passé ses dernières heures en compagnie de l’artiste avant d’être assassiné.
Un rappel à l’ordre
L’absence de Jul avait déjà été tolérée lors du premier procès en 2023, mais cette fois-ci, l’avocat général, Christophe Raffin, a demandé une sanction plus ferme. La cour d’assises avait même proposé à Jul de témoigner en visioconférence s’il se trouvait dans un fuseau horaire compatible avec celui de la France, mais aucune solution n’a été trouvée. Un équipage de police avait également été envoyé à son domicile, sans succès.
L’ombre de l’assassinat de Karim Tir
Pour rappel, Karim Tir avait été tué par deux hommes à moto le 12 juin 2014 devant une station de métro à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Lors du premier jugement en mars 2023, Mohamed Seghier et Juan Marti avaient été condamnés à 25 ans de réclusion criminelle pour assassinat en bande organisée. Leur décision de faire appel a conduit à ce second procès, qui devrait se conclure vendredi.
Des tensions récurrentes dans le milieu du rap
Le milieu du rap marseillais semble souvent rattrapé par des affaires de violence. Fin août, deux proches du rappeur SCH avaient été pris pour cible à la sortie d’un concert à La Grande-Motte, conduisant à la mort de l’un d’eux et à de graves blessures pour l’autre. La question de la sécurité des artistes dans ce milieu, et de leurs proches, se pose donc plus que jamais.