Du 20 au 23 septembre, les laboratoires d’analyses médicales privés se mobilisent en fermant leurs portes. Cette grève vise à protester contre la baisse des tarifs imposée par l’Assurance-maladie, mettant sous pression un secteur déjà fragile.
Les laboratoires d’analyses médicales entament une grève nationale du 20 au 23 septembre, une mobilisation inédite en réponse aux baisses tarifaires récemment imposées par l’Assurance-maladie. Cette décision concerne principalement les établissements privés, qui accueillent quotidiennement près de 500 000 patients. Durant cette période, seuls les examens urgents pour les patients hospitalisés seront assurés, laissant les autres patients sans accès à leurs analyses habituelles.
L’intersyndicale des biologistes médicaux a lancé cet appel à la grève pour dénoncer la réduction des tarifs de plusieurs examens, dont le test d’hémoglobine glyquée, utilisé pour diagnostiquer le diabète, dont le prix a chuté de 53 % à 2,25 euros. Selon les professionnels du secteur, ces baisses représentent un manque à gagner de 120 millions d’euros d’ici la fin de l’année 2024.
Ces mesures ont été justifiées par l’Assurance-maladie pour contrôler l’augmentation des dépenses liées aux analyses médicales, dont la demande a dépassé les prévisions. « Le goulot d’étranglement se resserre trop vite », déclare Jean-Claude Azoulay, président du Syndicat national des médecins biologistes, rappelant que les professionnels avaient accepté une première réduction des prix début 2024, basée sur une estimation de hausse des volumes de 2,5 % à 2,7 %. Or, cette augmentation a finalement atteint 5,5 % à 6,5 %, poussant l’Assurance-maladie à imposer de nouvelles coupes budgétaires.
Les syndicats des biologistes dénoncent une destruction progressive d’un secteur essentiel au bon fonctionnement du système de santé, craignant à terme une désertification médicale et une dégradation des services de santé publique.