Marguerite Stern, autrice de « Transmania » et militante « femelliste », était invitée à une conférence à l’Issep, école fondée par Marion Maréchal. Une vingtaine d’organisations ont appelé à manifester contre sa venue, dénonçant des propos transphobes.
Ce jeudi, une mobilisation s’est tenue à Lyon contre la venue de Marguerite Stern, militante féministe controversée, à l’occasion d’une conférence à l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques (Issep), fondé par Marion Maréchal. L’événement, intitulé « Comment l’idéologie trans détruit nos vies », a suscité l’indignation de plusieurs organisations et associations qui dénoncent des discours transphobes et xénophobes.
Le Collectif des Droits des Femmes 69 (CDF 69), soutenu par une vingtaine d’organisations telles que NousToutes Rhône, Solidaires Rhône, Ensemble ! 69, et Les Écologistes 69, a vivement critiqué la venue de Stern. Dans un communiqué, le CDF 69 a souligné le danger des discours de l’autrice : « Marguerite Stern n’est pas la bienvenue à Confluence. Clamer qu’il existe une “idéologie trans” est non seulement honteux, mais contribue à la violence subie par les personnes trans. »
L’autrice de Transmania, connue pour ses prises de position contre les droits des personnes trans, se revendique « femelliste », un mouvement féministe conservateur qui définit la femme comme une « femelle humaine ». Le livre co-écrit par Marguerite Stern et Dora Moutot a été qualifié de « haineux » par plusieurs tribunes, notamment dans Politis, et SOS Homophobie a déposé plainte pour transphobie.
Une interdiction de manifester contournée
Face à la montée des tensions, la préfecture du Rhône avait pris un arrêté interdisant toute manifestation aux abords de l’Issep pour prévenir les risques de trouble à l’ordre public. Cependant, cela n’a pas découragé les opposants, qui se sont rassemblés en nombre sur l’esplanade François Mitterrand, en dehors du périmètre de sécurité. Près de 300 personnes ont manifesté leur soutien aux personnes trans et dénoncé les propos de Marguerite Stern.
« Nous ne resterons pas silencieux face à cette montée de haine transphobe et xénophobe », déclarait une porte-parole du collectif lors du rassemblement. Marguerite Stern a, pour sa part, maintenu sa présence lors de la conférence, sous haute protection, malgré l’opposition manifestée.
Cette mobilisation fait écho à une montée des tensions autour des débats sur les droits des personnes trans en France, et marque une opposition nette entre des mouvements féministes inclusifs et ceux se revendiquant « féministes radicales excluant les trans » (Terf).