En réaction au procès des viols de Mazan, plus de 200 hommes, parmi lesquels des personnalités publiques, signent une tribune dans Libération pour dénoncer la violence masculine et appeler à un changement profond des comportements.
Ce samedi, dans les colonnes du journal Libération, plus de 200 hommes ont signé une tribune intitulée “Pour en finir avec la domination masculine”. Ce texte, rédigé à l’initiative du militant et thérapeute Morgan N. Lucas, intervient en pleine tenue du procès des viols de Mazan, où Dominique Pelicot et une cinquantaine d’autres hommes sont jugés pour des actes de viols aggravés. Ce procès, qui a suscité une forte médiatisation, soulève des questions profondes sur les violences sexuelles et la culture patriarcale.
Le texte appelle à une prise de conscience collective et propose une véritable feuille de route pour les hommes, affirmant que la violence masculine “n’est pas une affaire de monstres”, mais un problème systémique dont “tous les hommes, sans exception, bénéficient”. Parmi les dix recommandations formulées dans la tribune, on retrouve des injonctions comme : “Arrêtons de considérer que le corps des femmes est un corps à disposition”, ou encore “Apprenons à prendre au sérieux la parole féministe”.
Cette tribune, signée par des personnalités comme l’acteur Gilles Lellouche, l’humoriste Guillaume Meurice, l’écrivain Gaël Faye ou encore le chanteur Eddy de Pretto et le metteur en scène Alexis Michalik, se veut un point de départ pour un changement profond. “Puisque nous sommes tous le problème, nous pouvons tous faire partie de la solution”, affirme le texte, soulignant l’urgence d’une éducation continue et profonde des hommes sur les violences qu’ils perpétuent ou dont ils tirent avantage.
Le procès Pelicot a mis en lumière l’ampleur des violences sexuelles perpétrées dans l’ombre. Depuis début septembre, Dominique Pelicot, un retraité de Mazan, est jugé pour avoir drogué sa femme avant de la soumettre à des viols en réunion, avec la participation d’une cinquantaine d’hommes. Ce procès, largement couvert par les médias, a également vu réapparaître sur les réseaux sociaux le mot clé #notallmen, utilisé pour rejeter la généralisation des violences masculines.
La tribune, elle, adopte une position claire : tous les hommes doivent se responsabiliser. “Dire ‘tous les hommes’, c’est parler de violences systémiques perpétrées par tous, car tous bénéficient d’un système qui domine les femmes”, conclut le texte, appelant à une introspection collective pour en finir, enfin, avec la domination masculine.