Michel Barnier a dévoilé son premier gouvernement. Une équipe de 39 membres, marquée par une forte présence de personnalités de droite et d’anciens macronistes, doit relever les défis d’un contexte économique et social tendu.
Après deux semaines d’attente, le premier gouvernement de Michel Barnier a été annoncé, marqué par une alliance inédite entre macronistes et Républicains. Ce nouvel exécutif compte 39 membres, répartis de manière quasi paritaire avec 20 femmes et 19 hommes. Plusieurs figures de droite et quelques anciens membres du gouvernement Macron composent cette équipe.
Un gouvernement marqué à droite
Sans surprise, ce premier gouvernement Barnier est marqué par la droite, avec la nomination de plusieurs personnalités issues du parti Les Républicains (LR). Bruno Retailleau, proche de François Fillon, est ainsi nommé ministre de l’Intérieur. Il prend la suite de Gérald Darmanin avec qui il partage une vision rigoureuse de la sécurité. De son côté, Didier Migaud, ancien président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), est nommé ministre de la Justice. Cet ex-socialiste réputé pour sa rigueur incarne un choix de stabilité pour le ministère.
Catherine Vautrin récupère quant à elle un ministère clé, celui du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation. Proche de la droite, elle succède à Astrid Panosyan-Bouvet, qui devient ministre du Travail. Annie Genevard, vice-présidente de l’Assemblée nationale, prend la tête du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et des Forêts.
Des macronistes conservés à des postes stratégiques
Dans la continuité du quinquennat précédent, Jean-Noël Barrot, macroniste convaincu, est promu ministre des Affaires étrangères après avoir occupé la fonction de ministre délégué à l’Europe. Il s’inscrit dans une lignée libérale traditionnelle, cherchant à renforcer la position de la France au sein de l’Union européenne.
À l’Éducation nationale, c’est Anne Genetet, députée macroniste, qui hérite de ce portefeuille complexe. Elle devra faire face aux syndicats d’enseignants dès ses premiers jours, dans un climat tendu par les réformes annoncées sur l’optimisation des taux d’encadrement.
La continuité à la Défense et à la Santé
Sébastien Lecornu conserve son poste aux Armées, un signal de stabilité adressé aux militaires dans un contexte géopolitique incertain. Geneviève Darrieussecq devient ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, après avoir été en charge des anciens combattants et des personnes handicapées sous les gouvernements précédents.
Des ministres délégués et secrétaires d’État au profil technocratique
Le gouvernement Barnier mise également sur des ministres délégués et des secrétaires d’État aux profils technocratiques. Marc Ferracci est ainsi nommé ministre délégué à l’Industrie, tandis que Maud Bregeon devient porte-parole du gouvernement. Cette dernière, ancienne porte-parole du parti présidentiel, est reconnue pour son ton ferme et ses capacités à défendre l’action de l’exécutif.
Une première épreuve pour Barnier : la cohésion gouvernementale
Michel Barnier sait que la réussite de ce gouvernement dépendra de sa capacité à créer une véritable cohésion entre les macronistes et les Républicains. Dans son discours d’investiture, il a appelé à la fraternité et à la coopération. Les premières semaines s’annoncent décisives, avec une feuille de route axée sur la relance économique, la réforme des retraites, et la décentralisation.