La mairie d’Échirolles a ordonné l’évacuation immédiate des habitants de l’immeuble Le Carrare, en raison de la dangerosité des lieux, gangrenés par le trafic de drogue. Les résidents devront quitter les lieux pendant au moins trois semaines, suite à des dégradations alarmantes causées par les dealers.
Ce mardi 24 septembre, les forces de l’ordre ont frappé aux portes dès 8 heures pour ordonner l’évacuation immédiate de l’immeuble Le Carrare à Échirolles, près de Grenoble. Ce bâtiment est devenu, au fil des années, un important point de deal où le trafic de drogue s’opère 24 heures sur 24. La situation, jugée « inédite » par la maire d’Échirolles, Amandine Demore, a conduit à la prise d’un arrêté municipal visant à protéger les habitants d’un « danger de mort ». En cause, les multiples dégradations qui menacent l’intégrité de l’immeuble, notamment des incendies et risques d’électrocution.
Les dangers liés au trafic
Les dealers, qui contrôlent désormais la résidence, ont transformé les lieux en véritable zone de non-droit. Selon un rapport de sécurité rendu le 23 septembre, les coffrets électriques de l’immeuble ont été forcés et les câbles mis à nu. Les portes de ces coffrets sont brûlées dans des braseros de fortune. « Ils font ça pour se chauffer la nuit », explique Gilles Bonaventura, responsable de la police municipale. À cela s’ajoutent les accès bloqués par des matelas et des meubles pour empêcher les interventions des forces de l’ordre.
Une guerre des gangs qui dégénère
Depuis plusieurs mois, la violence s’est intensifiée dans l’agglomération grenobloise, en proie à ce que le procureur Eric Vaillant appelle une « guerre des gangs ». Les fusillades se sont multipliées autour du Carrare, rendant toute tentative de réhabilitation impossible. Malgré deux arrêtés de mise en sécurité publiés par la mairie en mai et juillet dernier, les copropriétaires n’ont pas pu financer les travaux nécessaires pour remettre aux normes l’immeuble.
L’intervention des autorités
Face à cette impasse, la municipalité a pris la décision radicale de déclarer l’immeuble inhabitable. Les résidents ont soixante-douze heures pour quitter les lieux. « On ne peut plus attendre », a déclaré Amandine Demore, justifiant cette évacuation par le besoin de protéger la vie des habitants. L’arrêté précise que l’évacuation durera au moins trois semaines, le temps d’une évaluation complète des risques.