Marine Le Pen, accompagnée de 24 co-prévenus, fait face à la justice dès ce lundi dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Rassemblement national. Une affaire qui pourrait menacer ses ambitions pour 2027.
Le procès tant attendu des anciens eurodéputés RN, dont Marine Le Pen, s’ouvre aujourd’hui. Accusée de détournement de fonds publics, la cheffe du RN risque gros politiquement et pénalement.
Un procès aux lourdes implications politiques
Ce lundi 30 septembre 2024 marque le début d’un procès qui pourrait secouer le paysage politique français. Marine Le Pen, leader du Rassemblement national, ainsi que 24 autres prévenus, dont plusieurs anciens eurodéputés et assistants parlementaires, sont jugés pour des accusations de détournement de fonds publics. L’affaire porte sur la gestion des assistants parlementaires européens entre 2004 et 2016, une période où plusieurs contrats auraient servi à rémunérer des personnes travaillant exclusivement pour le parti, en violation des règles européennes.
Un système organisé ou simple “mutualisation”?
Au cœur de l’affaire, la question est de savoir si les assistants parlementaires du RN étaient réellement employés pour des missions liées au Parlement européen. Pour l’accusation, ces collaborateurs n’étaient que des employés fictifs, n’ayant jamais mis les pieds à Bruxelles. Parmi eux, des figures proches de Marine Le Pen, comme Thierry Légier, son garde du corps historique, ou Catherine Griset, sa cheffe de cabinet.
Marine Le Pen et les autres prévenus se défendent en parlant de “mutualisation” des tâches, une pratique qui aurait permis aux assistants de travailler à la fois pour le Parlement et pour le parti. Une justification qui ne convainc pas l’accusation, qui voit dans cette organisation une manière déguisée de financer des emplois pour le RN avec des fonds européens.
Les risques pour Marine Le Pen et ses ambitions pour 2027
Les prévenus risquent des peines allant jusqu’à dix ans de prison et un million d’euros d’amende, ainsi qu’une possible inéligibilité de dix ans. Une sanction qui pourrait gravement entraver les ambitions présidentielles de Marine Le Pen pour 2027. Si la plupart des membres du RN dénoncent un procès “politique”, le Parlement européen, partie civile, estime son préjudice à trois millions d’euros, dont un million a déjà été remboursé.
Un procès aux retombées médiatiques et politiques
Alors que Marine Le Pen prévoit d’assister à la majorité des audiences, l’ombre de ce procès pourrait peser lourd sur la campagne présidentielle à venir. En plus des enjeux financiers, ce procès est également une épreuve politique pour le RN, qui tente de se débarrasser de l’image d’un parti eurosceptique profitant des institutions qu’il critique.
Une procédure qui s’étire jusqu’au 27 novembre
Le procès se déroulera sur plusieurs semaines, à raison de trois demi-journées par semaine jusqu’au 27 novembre. Pendant cette période, la stratégie de défense du RN sera scrutée de près, alors que les juges devront trancher sur la légitimité des accusations portées contre les prévenus. Marine Le Pen, elle, espère sortir blanchie de cette affaire qui menace ses ambitions futures.