L’assassinat de Samuel Paty en 2020 et de Dominique Bernard en 2023 a marqué un tournant dans la prise de conscience des risques encourus par les enseignants.
Depuis ces tragédies, le recours à la protection fonctionnelle dans l’Éducation nationale a doublé, passant de 2 218 demandes en 2020 à près de 5 000 en 2023, selon des données récentes du ministère. Ce dispositif offre aux agents de la fonction publique agressés ou menacés des mesures de soutien telles qu’une assistance juridique ou le remboursement de frais d’avocat.
Les établissements scolaires sont de nouveau en deuil ce lundi 14 octobre, avec une minute de silence en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, tués dans l’exercice de leurs fonctions. En parallèle, le nombre de demandes de protection fonctionnelle continue de croître. Les syndicats estiment que ces chiffres révèlent à la fois une meilleure connaissance du dispositif et une aggravation des violences subies par les enseignants.
La protection fonctionnelle, prévue par la loi Le Pors de 1983, reste pourtant sous-utilisée selon les syndicats. Beaucoup d’enseignants ne formulent pas de demande, souvent découragés par les délais de traitement, ou par manque de confiance dans l’efficacité des mesures. Sur FranceInfo, La secrétaire générale du Snes-FSU, Sophie Vénétitay, souligne que ce dispositif, bien qu’important, ne garantit pas un soutien égal partout en France.
Les dernières données montrent un engagement plus fort de l’État dans l’octroi de ces protections, avec une hausse de 123% des demandes depuis 2020. Toutefois, les syndicats appellent à une amélioration de l’accompagnement local, estimant que les rectorats ne sont pas toujours équipés pour répondre aux besoins urgents des enseignants menacés.