Le fonds français d’investissement PAI a surenchéri de 200 millions d’euros pour racheter Opella, la filiale de Sanofi qui commercialise Doliprane. Cette offre pourrait devancer celle du fonds américain CD & R, suscitant un débat public et politique sur l’avenir de ce médicament emblématique en France.
La bataille pour le contrôle d’Opella, la filiale de Sanofi qui commercialise le très populaire Doliprane, continue de s’intensifier. Après l’annonce de négociations exclusives entre Sanofi et le fonds américain Clayton, Dubilier & Rice (CD & R), un nouvel acteur revient en force dans la course. Le fonds d’investissement français PAI Partners a en effet amélioré son offre de rachat, en y ajoutant 200 millions d’euros supplémentaires, selon une source proche du dossier.
Cette surenchère pourrait permettre à PAI de devenir l’option la plus attrayante, non seulement sur le plan financier mais aussi en termes d’engagements sociaux. « PAI est désormais le mieux disant financièrement et d’un point de vue social également », a indiqué une source interne. Si les détails de cette nouvelle offre n’ont pas été divulgués, cette initiative montre la détermination du fonds français à garder Doliprane, un symbole national, sous pavillon hexagonal.
La semaine dernière, Sanofi avait suscité de nombreuses réactions en annonçant son intention de céder potentiellement 50 % d’Opella à CD & R, un fonds américain. Cette décision avait rapidement provoqué une levée de boucliers, tant du côté des salariés que des responsables politiques, inquiets de voir une entreprise emblématique passer sous contrôle étranger. Le Doliprane, médicament bien ancré dans les foyers français, est devenu un enjeu émotionnel, au-delà des simples questions économiques.
Pourtant, Sanofi avait initialement privilégié l’offre de CD & R en raison de la position stratégique du marché américain. En effet, près de 25 % du chiffre d’affaires d’Opella provient des États-Unis, un argument de poids pour un groupe pharmaceutique cherchant à consolider ses parts de marché outre-Atlantique.
Malgré ce contexte, PAI Partners n’a pas dit son dernier mot. Soutenu par plusieurs grands fonds internationaux, notamment ceux d’Abou Dhabi (Avia), de Singapour (GIC) et du Canada (BCI), le fonds français espère convaincre Sanofi de reconsidérer son choix. « Nous pouvons faire partie de la solution », a déclaré une source proche de PAI, soulignant que le fonds est prêt à s’engager à la fois sur le plan financier et social pour garantir l’avenir d’Opella en France.
Face à ce rebondissement, Sanofi reste pour l’instant silencieux. Interrogé jeudi après-midi, le groupe a refusé tout commentaire sur l’évolution des négociations. Les regards sont désormais tournés vers les prochaines étapes de cette transaction complexe, qui pourrait bien décider de l’avenir de Doliprane, un produit phare du marché pharmaceutique français.