Jean-Luc Mélenchon a pris la défense de son collègue député Andy Kerbrat, interpellé pour achat de drogue, en dénonçant la médiatisation d’informations confidentielles. L’affaire, révélée par Valeurs actuelles, suscite un débat sur la responsabilité et l’exemplarité des élus.
Le député de La France Insoumise (LFI) Andy Kerbrat, interpellé le 18 octobre pour avoir acheté de la drogue de synthèse à un dealer mineur dans le métro parisien, est désormais au centre d’une controverse politique. Alors qu’il est poursuivi pour usage de stupéfiants et doit se voir notifier une ordonnance pénale, Jean-Luc Mélenchon, chef de file des insoumis, a pris la défense de son collègue.
Dans un message posté sur X mardi soir, Mélenchon a dénoncé la divulgation de ces informations par Valeurs actuelles, estimant que « des informations connues de la seule police [avaient été] rendues publiques ». Il a aussi apporté un « soutien très amical » à Andy Kerbrat, en mettant en avant la lutte de ce dernier contre son addiction. « Il n’a commis de dommages que sur lui-même », a déclaré Mélenchon, tout en rappelant que l’élu était entouré et soutenu dans cette épreuve.
L’affaire, qui a éclaté lundi, a provoqué une réaction immédiate de la droite et de certains commentateurs politiques, soulignant le manque d’exemplarité d’un député qui, en public, se présente comme un pourfendeur du narcotrafic, tout en contribuant à son fonctionnement en privé. « Il y a un devoir d’exemplarité chez les élus de la nation », a insisté Isabelle Saporta, journaliste et militante écologiste, qui appelle à la démission du député.
De nombreux responsables politiques, notamment à gauche, ont minimisé les faits reprochés à Andy Kerbrat, arguant que son addiction était un problème de santé publique. « Face à des problèmes personnels et des fragilités psychologiques, j’ai pu consommer des drogues de synthèse », a déclaré le député, tout en présentant ses excuses et annonçant qu’il suivrait un « protocole de soins ».
Cependant, la révélation que Kerbrat aurait acheté la drogue à un mineur multirécidiviste a alimenté la controverse. Cette dimension de l’affaire a relancé le débat sur la responsabilité des élus, en particulier concernant leur engagement contre la criminalité organisée et les réseaux de drogue. « On ne peut pas prétendre combattre le narcotrafic tout en alimentant cette économie parallèle », a martelé Saporta, appelant à une réponse ferme face à ce qu’elle considère comme une hypocrisie politique.
Malgré les critiques, Jean-Luc Mélenchon et d’autres responsables de LFI continuent de soutenir leur collègue, estimant que son addiction relève d’un problème personnel, à traiter sur le plan de la santé publique plutôt que sur le plan politique.