À Pacé, près de Rennes, un garçon de cinq ans est entre la vie et la mort après avoir été blessé par balles samedi soir lors d’une course-poursuite. La fusillade, sur fond de trafic de drogue, illustre une escalade alarmante de la criminalité qui n’épargne plus les victimes innocentes, déplore le syndicat de police Unité.
Samedi soir, peu après 22 heures, un enfant de cinq ans a été grièvement blessé lors d’une fusillade à Pacé, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Il se trouvait sur le siège arrière de la voiture conduite par son père, lorsqu’ils ont été pris en chasse par plusieurs hommes encagoulés qui, au cours de la poursuite, ont ouvert le feu à plusieurs reprises. Le coffre et la vitre arrière du véhicule ont été atteints, et l’enfant a reçu deux balles à la tête, selon les informations de France Bleu Armorique.
Le père, qui aurait tenté de protéger son fils en quittant leur quartier, a réussi à échapper aux assaillants et à contacter les secours. Rapidement pris en charge, le garçon a été transporté au Centre hospitalier de Rennes, où il a été opéré dans la nuit. Son état restait critique dimanche matin.
« Une violence qui franchit un cap »
David Leveau, secrétaire régional du syndicat Unité (anciennement SGP-Police FO) en Bretagne, a exprimé son indignation face à cette escalade de violence. « On arrive au summum de la criminalité et de l’horreur », a-t-il déclaré sur France Bleu Armorique, déplorant que ces « bandes rivales », désormais « désinhibées », ne prennent plus en compte les civils et les enfants présents aux abords de leurs affrontements. Pour lui, peu importent les antécédents judiciaires du père de l’enfant – connu pour usage de stupéfiants –, l’enfant, innocent, n’avait rien demandé.
Un contexte de guerre des gangs
Ce drame survient dans un climat de tension croissante liée aux luttes entre bandes rivales pour le contrôle des points de deal dans le quartier de Maurepas, d’où venait le véhicule ciblé. Quelques heures avant les faits, une fusillade avait éclaté dans ce même quartier, et les autorités suspectent une action de représailles. Selon France Bleu, le père de l’enfant aurait cherché à exfiltrer son fils pour le mettre en sécurité chez sa mère, loin du quartier.
Les forces de l’ordre alertent depuis longtemps
Le syndicat de police Unité alerte depuis des années sur les dangers des fusillades liées au trafic de drogue et aux rivalités de gang, pointant le risque croissant de victimes collatérales. « Force est de constater que c’est arrivé malgré tous les avertissements », déplore David Leveau, rappelant l’importance de renforcer les mesures de sécurité pour éviter que des civils soient impliqués dans ces violences.
L’enquête ouverte par la gendarmerie devra éclaircir les circonstances exactes de cette tragédie, alors que la question de la sécurité dans ces quartiers demeure une priorité pour les forces de l’ordre et les pouvoirs publics.