Les pharmaciens de France prévoient une grève durant le week-end de Pentecôte, du 18 au 20 mai, suivie d’une grande journée de mobilisation le 30 mai.
Ces mouvements, annoncés par les deux principaux syndicats, la Fédération des pharmaciens d’officines (FSPF) et l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), visent à réclamer des revalorisations financières et à attirer l’attention sur plusieurs problèmes critiques affectant la profession.
Motifs de la grève
Les pharmaciens souhaitent dénoncer les insuffisances du budget proposé par l’Assurance Maladie lors des récentes négociations conventionnelles. Philippe Besset, président de la FSPF, a exprimé son mécontentement en affirmant que « le budget qui est sur la table ne permet pas de financer toutes les officines ». La proposition actuelle, jugée insuffisante, offre en moyenne 5 500 euros par officine et par an de 2023 à 2027, bien loin du milliard d’euros supplémentaires espéré pour 2025.
En plus des revendications financières, les pharmaciens s’inquiètent des pénuries de médicaments et des risques liés à la libéralisation de la vente en ligne. Le président de l’USPO, Pierre-Olivier Variot, s’oppose fermement à l’idée de plateformes avec des stocks déportés, qu’il compare à Amazon, craignant que cela ne signe « la mort de la pharmacie ».
Détails des mobilisations
L’USPO a prévu une grève des gardes organisée localement par les syndicats du samedi 18 au lundi 20 mai. Le 30 mai, une journée commune de mobilisation verra les 20 500 officines de France baisser leurs grilles. Ces actions visent à alerter l’Assurance Maladie et les pouvoirs publics sur la situation critique des pharmacies.
Contexte économique et Impact sur les officines
La situation économique des officines est alarmante. Depuis janvier, 46 pharmacies ont fermé, après 330 fermetures l’année précédente. La branche, qui emploie plus de 130 000 salariés, est mise à rude épreuve par l’inflation des frais de personnel et de loyer. Philippe Besset a souligné que « si on ne signe pas cette convention, les pharmacies rurales n’auront pas les 20 000 euros en début d’année », une aide cruciale pour les pharmacies isolées.
Autres revendications
Outre les enjeux financiers, les pharmaciens veulent sensibiliser la population et les autorités aux ruptures de stocks de médicaments et à la réforme du troisième cycle des études de pharmacie. Ces problématiques sont chronophages et ajoutent une pression supplémentaire sur les professionnels.
Rendez-vous à Matignon
Les syndicats ont prévu d’évoquer ces sujets lors d’un rendez-vous commun à Matignon le 23 mai. Ce sera l’occasion pour eux de discuter des projets politiques susceptibles d’impacter la profession, notamment la libéralisation de la vente en ligne de médicaments.