Quatre ans après l’assassinat du professeur Samuel Paty, huit accusés comparaissent à partir de ce lundi 4 novembre devant la cour d’assises spéciale de Paris. Parmi eux, des proches de l’assaillant et des militants islamistes accusés de complicité ou d’association de malfaiteurs terroriste.
Le procès du meurtre de Samuel Paty débute ce 4 novembre devant la cour d’assises spéciale de Paris, où huit adultes sont jugés pour leur implication présumée dans cet assassinat terroriste. Le professeur d’histoire-géographie a été tué le 16 octobre 2020, près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine, par Abdoullakh Anzorov, un Tchétchène de 18 ans, radicalisé, qui a été abattu par la police peu après le crime.
Les principaux accusés : amis et proches de l’assaillant
Parmi les accusés figurent deux amis proches de l’assaillant, Azim Epsirkhanov et Naïm Boudaoud, tous deux âgés de 22 et 23 ans. Ils sont accusés de complicité d’assassinat terroriste pour avoir aidé Abdoullakh Anzorov à se procurer des armes, bien qu’ils nient avoir été informés de son projet criminel. En cas de condamnation, ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Brahim Chnina et Abdelhakim Sefrioui, accusés de cyberharcèlement
Brahim Chnina, le père d’une élève ayant faussement accusé Samuel Paty de montrer des caricatures obscènes, et Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, sont poursuivis pour avoir contribué à la campagne de cyberharcèlement contre le professeur. Leurs actions auraient, selon l’accusation, participé à l’incitation à la violence contre Samuel Paty, bien qu’ils affirment n’avoir voulu qu’une sanction administrative. Tous deux risquent jusqu’à 30 ans de réclusion pour association de malfaiteurs terroriste.
Un réseau d’échanges jihadistes et de propagande
Trois autres accusés, Yusuf Cinar, Ismaïl Gamaev, et Louqmane Ingar, membres de groupes jihadistes sur la messagerie Snapchat, sont soupçonnés d’avoir encouragé idéologiquement l’assaillant. Ils auraient partagé des contenus violents et approuvé l’acte de vengeance d’Abdoullakh Anzorov. Enfin, Priscilla Mangel, une femme de 36 ans appartenant à la mouvance islamiste radicale, est accusée d’avoir échangé avec l’assaillant, contribuant selon l’accusation, à le conforter dans son projet.
Un procès sous haute surveillance
Ce procès, prévu jusqu’au 20 décembre, est placé sous haute sécurité. La société française, marquée par cet attentat qui avait suscité une vive émotion, attend que justice soit rendue. En France, un féminicide est enregistré en moyenne tous les trois jours, mais la nature de ce crime terroriste, visant un enseignant pour ses valeurs républicaines, a renforcé l’importance de ce procès.