L’ASSE en Mai 1950, est au bord de la faillite elle accuse un déficit de 14 millions de francs. Il était de 12 millions l’année précédente et de 3 millions en 1947. Devant ces chiffres catastrophiques, le comité directeur, impuissant décide de démissionner. L’évidence s’impose alors à tout le monde. Sans aide extérieure, l’Association Sportive de Saint-Etienne, créée en 1933, est condamnée à la faillite.
le club de football professionnel de Saint-Etienne est le fleuron de la ville et elle vient d’être désignée, ville la plus sportive de France en mai 1950. Sa disparition serait un véritable camouflet pour la politique locale, qui n’a eu de cesse de mettre en avant sa capacité à embellir un espace noirci par le charbon et les industries métallurgiques.
En juillet 1950, Alexandre de Fraissinette décide alors de convoquer un conseil municipal chargé d’étudier la question et inscrit à l’ordre du jour la possibilité de verser une subvention à l’ASSE. Malgré ses talents oratoires, il ne parvient pas à convaincre les élus et le conseil vote le refus d’accorder une subvention aux Verts. C’est plus ou moins l’arrêt de mort programmée pour le professionnalisme à Saint-Etienne.
Mais le maire reçoit l’aide involontaire d’un allié pour le moins étonnant. En effet, le 11 juillet, la ville de Lyon se manifeste publiquement en promettant de récupérer l’ensemble de l’effectif stéphanois pour créer sa propre équipe professionnelle qu’elle compte rapidement installer parmi l’élite.
Ce qui n’aurait du être qu’un engagement à l’amiable, avec le minimum de publicité, est rapidement monté en épingle par Alexandre de Fraissinette, qui y voit là l’occasion de retourner la situation en sa faveur. Il a le soutien de Pierre Guichard avec lequel il s’est déjà arrangé pour obtenir de sa part la promesse de revenir à la tête du club à la stricte condition que la mairie prenne une grande partie du déficit à sa charge.