Philippe Pouzet, 70 ans, ancien curé de Massiac, a été condamné vendredi par la cour d’assises du Cantal à 18 ans de réclusion criminelle. Il était jugé pour le viol et les agressions sexuelles sur plusieurs enfants, dont quatre d’une même famille.
Un verdict sévère pour des crimes graves
Vendredi dernier, la cour d’assises du Cantal a condamné Philippe Pouzet, ancien curé de Massiac, à 18 ans de prison pour des agressions sexuelles et un viol commis sur des enfants. Outre cette peine, le prêtre se voit imposer une injonction de soins, un suivi sociojudiciaire de cinq ans, et une interdiction à vie d’exercer toute activité avec des mineurs. Une interdiction de séjour dans le département du Cantal lui a également été imposée, là où il avait officié de 2011 à 2017.
Un abus de confiance
Les agressions commises par Pouzet remontent pour certaines à 1994, tandis que les plus récentes datent de 2017. La majorité des victimes provenaient d’une même famille, isolée et composée de sept enfants. Utilisant son rôle de curé, il organisait des soirées, offrait des cadeaux, prêtait sa voiture, et se montrait généreux auprès des enfants et des parents. Au cours de l’audience, il a reconnu les faits tout en tentant de minimiser sa responsabilité, affirmant que les enfants étaient en « recherche d’eux-mêmes ».
Une douleur ravivée pour les familles
Le procès a permis aux familles d’exprimer leur douleur et leur sentiment d’abandon. Jean-François Canis, avocat des familles, a souligné que l’accusé semblait incapable de reconnaître pleinement le statut de victime des enfants. Au total, dix victimes ont été entendues et un cinquième enfant de la même famille a révélé avoir également été violé.
La responsabilité de l’Église mise en cause
Au cours de l’enquête, il est apparu que des membres de l’Église étaient informés des agissements de Pouzet. Bien que des alertes aient été signalées, il n’a pas été écarté de ses fonctions. Les autorités religieuses avaient identifié chez lui des « problèmes d’affectivité » et des « moments d’abandon », sans pour autant mettre un terme à sa carrière. Lors de son témoignage, Mgr Bruno Grua, ancien évêque de Saint-Flour, a admis un manque de vigilance, tout en reconnaissant que l’affaire aurait pu être traitée différemment.
Des précédents ignorés
L’histoire de Philippe Pouzet comportait déjà des antécédents : en 1984, alors qu’il était maître d’internat à Sommières, dans le Gard, il avait été jugé pour « attentat à la pudeur » sur deux enfants. Malgré cela, aucune mesure radicale n’avait été prise pour empêcher des récidives. Une enquête ultérieure a révélé que plusieurs membres du clergé avaient connaissance de ses actions sans pour autant le signaler aux autorités.