En amont de son ultime procès prévu le 25 novembre, François Fillon a proposé de rembourser l’Assemblée nationale à hauteur de 700 000 €, une somme qu’il compte verser sur dix ans. Ce montant correspond aux dommages et intérêts qu’il a été condamné à payer pour les emplois fictifs de sa femme, Penelope.
L’ancien Premier ministre François Fillon, condamné pour « détournement de fonds publics » dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse Penelope, a proposé de rembourser près de 700 000 € à l’Assemblée nationale. Ce montant de 689 989,32 € correspond aux dommages et intérêts fixés en appel en 2022, que François Fillon doit payer solidairement avec Penelope Fillon et son ancien suppléant Marc Joulaud.
Un geste avant le réexamen de sa peine
Cette initiative de remboursement intervient alors que la Cour de cassation a confirmé la culpabilité de François Fillon en avril dernier, tout en ordonnant un réexamen de sa peine le 25 novembre. Selon des sources proches de l’affaire, François Fillon souhaite se présenter sous un jour favorable avant cette nouvelle audience, en montrant sa volonté de « rendre l’argent » indûment perçu. L’ex-Président du conseil espère ainsi éviter une sanction trop lourde.
Un échéancier de dix ans en discussion
François Fillon a proposé un protocole d’accord à l’Assemblée nationale, qui prévoit un remboursement échelonné sur dix ans. Me Yves Claisse, avocat de l’Assemblée nationale, a précisé qu’il est « normal qu’un tel montant fasse l’objet d’un échéancier », bien que les discussions sur les garanties apportées par François Fillon soient toujours en cours.
Un contexte judiciaire complexe
Cette affaire avait éclaté en 2017, à la veille de l’élection présidentielle, lorsque le Canard Enchaîné avait révélé que Penelope Fillon avait perçu des revenus pour un poste d’assistante parlementaire dont l’existence n’avait pu être vérifiée. En 2022, François Fillon avait été condamné à quatre ans de prison, dont un an ferme, une amende de 375 000 €, ainsi qu’à une peine de dix ans d’inéligibilité. Sa femme, Penelope, avait reçu une peine de deux ans de prison avec sursis, et Marc Joulaud, une peine de trois ans avec sursis.
Une tentative de réhabilitation ?
Alors que François Fillon espère réduire sa peine lors du procès du 25 novembre, le remboursement proposé apparaît comme une tentative de réhabilitation de son image. Si l’accord est finalisé, ce remboursement échelonné pourrait être vu comme un geste de bonne volonté face à la justice, bien qu’il arrive tardivement dans le processus judiciaire.