Suite au rejet récent du CETA par le Sénat, Valérie Hayer, figure de proue du parti macroniste pour les élections européennes, argumente que ce revers n’est pas synonyme de fin pour le controversé traité de libre-échange.
Dans une tournure politique inattendue, le Sénat français a exprimé son opposition au Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA), le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. Ce vote représente un revers notable pour le gouvernement français mais, selon Valérie Hayer, cela ne signifie pas pour autant la fin du traité. Membre influente du parti macroniste et leader aux élections européennes, Hayer souligne une réalité législative complexe qui laisse encore une porte ouverte à l’application du CETA.
Depuis 2017, le CETA est appliqué à titre provisoire dans l’Union européenne, illustrant la lenteur et la complexité des processus de ratification internationale. La récente décision du Sénat, bien que symboliquement forte, ne scelle donc pas le destin du traité. L’Assemblée nationale française, dont l’examen du texte est prévu prochainement, joue désormais un rôle crucial dans cette saga législative.
Hayer met en évidence une possibilité méconnue : le gouvernement pourrait continuer d’appliquer le traité même après un rejet par les deux chambres du Parlement, à moins d’une notification formelle à Bruxelles annonçant l’incapacité de la France à le ratifier. Cette perspective ouvre un débat sur la souveraineté législative nationale face aux engagements internationaux de la France.
La députée européenne critique également l’opposition au CETA, qu’elle qualifie de « démagogique », venant de l’extrême gauche et de la droite. Elle met en garde contre les conséquences d’un rejet pour les agriculteurs français et l’image de la France en Europe. Hayer s’inquiète notamment de l’impact sur les relations transatlantiques et la position de la France au sein de l’Union européenne, à un moment où la solidarité et l’unité européennes sont plus nécessaires que jamais.
Alors que le Parti communiste et ses alliés préparent une nouvelle offensive contre le CETA à l’Assemblée nationale, Valérie Hayer appelle à une réflexion approfondie sur les enjeux du traité, au-delà des clivages politiques. La situation souligne la complexité de la gouvernance globale, où les décisions locales résonnent bien au-delà des frontières nationales, posant des questions sur la démocratie, le commerce et l’environnement à l’ère de la mondialisation.