L’ancienne ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, dénonce le projet de loi qui assouplit les exigences de la loi SRU, craignant que cela ne suffise pas à résoudre la crise du logement en France.
Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du Logement et actuelle présidente de l’Union sociale pour l’Habitat, exprime de sérieuses réserves concernant le nouveau projet de loi sur le logement social présenté par le gouvernement, le qualifiant de régression par rapport aux acquis de la loi SRU.
Une réforme qui dilue les principes de la Loi SRU
Selon Emmanuelle Cosse, le projet de loi introduit par le ministre Guillaume Kasbarian propose d’assouplir les règles établies par la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU), qui impose un quota de 20 à 25% de logements sociaux dans les communes françaises. Le nouveau texte permettrait de comptabiliser des logements intermédiaires, généralement plus chers, au sein de ce quota, une mesure que Cosse considère comme une « démagogie » qui ne répondra pas aux besoins des Français les moins aisés.
Les limites du projet de Loi Face à la crise du logement
Cosse argumente que le projet de loi manque d’ambition face à l’ampleur de la crise du logement actuelle. Elle critique notamment le manque de mesures concrètes pour augmenter l’offre de logements véritablement accessibles et accuse le gouvernement de se concentrer sur des points mineurs plutôt que de s’attaquer aux problèmes structurels. Elle cite le « nombre record de 2,6 millions de ménages » en attente d’un logement social pour illustrer l’urgence de la situation.
Propositions pour une politique de logement plus efficace
L’ancienne ministre appelle à une défense « sans faille » de la loi SRU et à une augmentation significative de la production de logements sociaux. Elle suggère également que les préfets travaillent de manière plus proactive avec les communes pour s’assurer que les terrains disponibles soient utilisés pour le logement social plutôt que pour le développement privé.
Réaction aux mesures controversées du gouvernement
Cosse est également critique envers certaines des mesures périphériques proposées par le gouvernement, comme la facilitation de la résiliation des baux pour les locataires les plus aisés des HLM. Elle affirme que cela ne concerne qu’un nombre très limité de cas et détourne l’attention des véritables enjeux.