La visite de Xi Jinping à Paris soulève l’indignation des Ouïghours en France. Découvrez comment ils expriment leur colère face à ce qu’ils considèrent comme un soutien aux abus des droits humains en Chine.
La communauté ouïghoure en France qualifie de « gifle » l’accueil du président chinois Xi Jinping par Emmanuel Macron, en pleine controverse sur les droits de l’homme. Cette visite, censée célébrer les 60 ans de relations franco-chinoises, suscite une vive réaction parmi les Ouïghours locaux qui la considèrent comme un encouragement implicite aux actions de Pékin au Xinjiang.
Ce dimanche, le président Xi Jinping atterrit à Paris pour une visite d’État prévue sur deux jours, avec pour toile de fond la célébration des six décennies de liens diplomatiques entre la France et la Chine. Parallèlement, l’Institut ouïghour d’Europe organise une manifestation symbolique à Paris, incluant une pièce de théâtre réalisée par des membres de la communauté ouïghoure, pour protester contre cette visite.
Dilnur Reyhan, sociologue et fondatrice de l’Institut ouïghour d’Europe, exprime ouvertement le mécontentement des Ouïghours français : « C’est une gifle que notre président Emmanuel Macron nous donne. » Cette déclaration fait écho à la colère ressentie par beaucoup, qui voient dans cette visite officielle un non-respect des valeurs des droits de l’homme, souvent prônées par la France.
Un contexte de tension au Xinjiang
Les Ouïghours, principalement musulmans sunnites, sont le plus grand groupe ethnique du Xinjiang, une région du nord-ouest de la Chine fréquemment secouée par des violences attribuées à des mouvements islamistes et séparatistes. La situation des droits humains dans cette région est au centre des critiques internationales, notamment avec des accusations de « génocide » portées par plusieurs nations occidentales, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, et reconnues par une résolution de l’Assemblée nationale française en janvier 2022.
Les camps de rééducation et les réactions internationales
Depuis 2017, plus d’un million d’Ouïghours et de membres d’autres minorités ethniques, principalement musulmans, ont été placés dans des camps de « rééducation ». Les témoignages et les rapports d’ONG occidentales dénoncent de multiples violations des droits de l’homme dans ces camps, incluant des actes de torture et des privations de liberté fondamentale.
La réaction française, bien que formellement opposée à ces pratiques par le biais de résolutions, semble contradictoire à certains égards avec l’accueil politique réservé à Xi Jinping, suscitant ainsi un débat sur la cohérence de la politique étrangère française vis-à-vis des enjeux des droits humains.