Marine Le Pen a été auditionnée par le tribunal correctionnel de Paris dans le cadre du procès des assistants parlementaires européens du FN. Accusée de complicité de détournement de fonds publics, elle défend sa gestion du parti, tandis que le tribunal doit statuer fin novembre.
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a été longuement auditionnée mardi 5 novembre par le tribunal correctionnel de Paris, dans le cadre du procès des assistants parlementaires européens du Front National. Accusée de complicité de détournement de fonds publics, elle doit répondre des accusations de financement détourné pour des assistants ayant travaillé pour le parti plutôt que pour les eurodéputés.
Une plaidoirie défensive pour contester les accusations
Pendant une heure et demie, Marine Le Pen a défendu sa version des faits. En tant que dirigeante du FN entre 2011 et 2021, elle est accusée d’avoir permis la « mutualisation » et la « centralisation » des tâches des assistants, une pratique visant selon elle à pallier le manque de ressources. « La centralisation est dans la culture de notre mouvement, » a-t-elle justifié, rappelant les contraintes du parti et l’absence de remarques de la part du Parlement européen.
Les enjeux d’un procès qui menace son avenir politique
Ce procès intervient à un moment crucial pour la triple candidate à la présidence, avec une possible peine d’inéligibilité qui pourrait affecter ses ambitions pour 2027. Elle risque jusqu’à dix ans de prison et un million d’euros d’amende. Malgré la pression, Marine Le Pen a fait valoir son droit de regard sur les embauches, affirmant qu’il s’agissait d’une démarche nécessaire pour professionnaliser le parti.
Des pratiques contestées et une « Culture de centralisation »
Les accusations se concentrent sur la gestion centralisée des assistants parlementaires, dont certains travaillaient depuis le siège du FN à Saint-Cloud, loin de Bruxelles. Pour la présidente de la 11e chambre correctionnelle, l’enjeu est de déterminer si les assistants ont travaillé pour les députés européens ou pour le parti. « Assistant parlementaire, c’est un statut, ça ne dit rien du travail exigé, » a rétorqué Marine Le Pen, insistant sur le rôle politique de certains d’entre eux.
La décision sera mise en délibéré fin novembre, avec des répercussions possibles sur l’avenir politique de Marine Le Pen.