Les Stéphanois sur les rives du Furan

Pierre Mazet auteur de nombreux Polars et passionné d’Histoire nous présente des histoires stéphanoises dont parfois nous ignorons l’existence….

Aujourd’hui : Sur les rives du Furan.

Les Vietnamiens ont le Mékong, les Américains le Mississipi et nous autres, on a le Furan. J’entends déjà quelques esprits grincheux dire qu’il n’y a pas de marché flottant à l’Etrat et qu’aucun bateau-tripot ne fait la liaison entre Andrézieux et la Place du Peuple.

L’origine de son nom ne fait guère de doute. C’est bien son impétuosité et ses crues soudaines qui lui valurent son premier nom : « Furens », qui en latin est synonyme de « hors  de lui, en délire ». Long de 35 kilomètres, il court du Bessat à Andrézieux-Bouthéon.

Dans Saint-Etienne, on ne le voit plus. Il est entièrement couvert. Même, s‘il a disparu de la vue des habitants, le Furan fut un personnage important de la vie de Saint-Etienne. En effet, c’est autour de lui que l’industrie stéphanoise s’est développée. Dès le XVIIème siècle, on utilise ses flots pour actionner des moulins.

La rue du Grand-Moulin tire son nom de l’installation de Maitre Pierrefort entre la Place du Peuple et la Place Dorian. A la fin du XVIIIème siècle, le Furan permet le fonctionnement de 350 meules à aiguiser et dix martinets, sans compter les moulins à grain ou le moulinage de la soie.

Au XIXème siècle enfin, la grande industrie métallurgique trouve encore dans la rivière stéphanoise la force motrice nécessaire, si besoin complétée par les machines à vapeur en périodes de sécheresse.

En 1832, on compte 108 usines et 225 roues hydrauliques. En 1861, 113 usines et 489 barrages. Une société de fabrication de cycles affiche au début du siècle, le nom de la rivière dans sa raison sociale: la Société des Ateliers du Furan, nouvelle dénomination des établissements Dombret, Jussy & Cie, installés en 1891 à La Chaléassière, au bord du Furan, elle tait célèbre pour la marque de cycles Ouragan.

Outre sa force, le Furan charriait une eau dont la qualité permettait le trempage des aciers nécessaires à la fabrication des lames. En 1875, les industries Ferreol par exemple trempaient encore dans le Furan des lames de machettes exportées ensuite dans les colonies. Cependant, il arrive que le Furan devienne fou. Ainsi, le 26 août 1834, ses flots grossirent brutalement et emportèrent des dizaines de personnes.

C’est lors de la crue de 1827, que Jean-Baptiste Gérentet trouva la mort en voulant porter secours à un malheureux emporté par les eaux. Une rue bien connue des Stéphanois porte son nom. Si le Furan a disparu de la vue des Stéphanois, il n’a pas complètement disparu du paysage, puisque la voie qui relie la rue Eugène Beaune au boulevard Georges Pompidou se nomme rue d’Outre-Furan.

Gillescharles.info

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