L’Assemblée nationale et le Sénat ont voté, en commission, pour la suppression du Service National Universel (SNU) dans le budget 2025. Les parlementaires se montrent critiques face aux coûts élevés et aux résultats mitigés de ce programme souhaité par Emmanuel Macron.
Mercredi, l’Assemblée nationale et le Sénat ont franchi un premier pas vers la suppression du Service National Universel (SNU) en votant pour l’élimination de ce programme du budget 2025. Initié en 2019, le SNU, qui avait pour objectif de rassembler les jeunes autour de valeurs républicaines communes, fait aujourd’hui face à des critiques tant pour son efficacité que pour son coût. Les deux chambres ont exprimé des doutes quant à la viabilité de ce projet coûteux.
Une opposition de taille au sein de l’Assemblée
À l’Assemblée, les élus de gauche ont mené l’offensive, dénonçant le SNU comme une « hérésie budgétaire ». Le député écologiste Jean-Claude Raux n’a pas mâché ses mots, qualifiant le SNU de « gadget présidentiel » inefficace et onéreux. Ses critiques ont été soutenues par le socialiste Pierrick Courbon, qui estime que le programme a « raté sa cible ». Un amendement redirigeant les 128 millions d’euros prévus pour le SNU vers le soutien au sport amateur a été adopté, marquant une victoire pour les opposants.
Le Sénat rejoint la critique budgétaire
En parallèle, le Sénat a voté à l’unanimité, moins deux abstentions, pour une réduction de 100 millions d’euros dans les crédits du SNU. Éric Jeansannetas, sénateur socialiste et rapporteur des crédits de la Jeunesse, a remis en question l’efficacité de cette expérimentation. Selon lui, le programme n’a pas apporté les bénéfices espérés, et ses objectifs semblent même être en recul. La chambre haute pourrait encore rejeter ce budget lors de l’examen en séance publique début décembre.
Le coût du SNU, point central de la discorde
La Cour des comptes a récemment émis un avis sévère sur le SNU, pointant des « objectifs incertains » et un coût « largement sous-estimé ». Alors que le projet de généralisation du SNU nécessiterait environ 3,5 à 5 milliards d’euros par an, les magistrats estiment qu’il manque un cadre budgétaire rigoureux pour le dispositif. Les élus et observateurs craignent que cette ambition budgétaire soit inadaptée dans un contexte de restriction des finances publiques.
L’exécutif contraint à un ajustement de trajectoire
Conscient des difficultés, le ministre des Sports et de la Jeunesse, Gil Avérous, a reconnu que la généralisation du SNU n’était pas envisageable dans le contexte budgétaire actuel. Bien qu’il n’ait pas évoqué une suppression totale du dispositif, le ministre appelle à une « réinterrogation » du programme, suggérant un réajustement face aux critiques croissantes.