Le projet de loi de finances inclut désormais une mesure généralisant les repas à un euro pour tous les étudiants dans les Crous, adoptée mardi par la commission des Finances. Cette initiative, qui s’élèverait à 90 millions d’euros par an, attend désormais l’approbation finale du budget pour être appliquée.
Ce mardi, la commission des Finances de l’Assemblée nationale a adopté un amendement au projet de loi de finances visant à étendre les repas à un euro pour l’ensemble des étudiants dans les restaurants universitaires des Crous. Actuellement, cette mesure, initiée en 2020, est accessible uniquement aux étudiants boursiers et à ceux en situation de précarité. Cependant, face aux difficultés financières croissantes chez les jeunes, ce dispositif serait élargi à tous, pour un coût annuel estimé à 90 millions d’euros.
Des avis partagés sur la mesure universelle
La proposition a été défendue par Céline Hervieu, députée socialiste, qui a souligné la situation alarmante des étudiants, avec un sur trois déclarant sauter des repas régulièrement. Cependant, cette mesure suscite des critiques, notamment au sein du groupe Renaissance. Thomas Cazenave, rapporteur spécial, s’est fermement opposé à cette généralisation, qualifiant la mesure de « régressive » et « injuste », en raison de l’absence de prise en compte des revenus familiaux. « Pourquoi offrir un repas à un euro pour tous les étudiants, quelle que soit leur situation familiale ? », a-t-il questionné.
Le principe d’universalité en question
Face à ces critiques, les partisans du projet, dont le député LFI Aurélien Lecoq, ont rappelé le principe républicain de l’universalité, appliqué dans divers services publics. Cet argument a été renforcé par le soutien du député RN Jean-Philippe Tanguy, qui a annoncé le vote favorable de son parti pour cette mesure. Selon les opposants, un repas standard au Crous est déjà subventionné à 3,30 euros pour tous les étudiants, et à un euro pour les boursiers ou en situation de précarité, un prix bien inférieur au coût réel de 8 euros par repas, selon Thomas Cazenave.
En attente de la validation finale
Bien que la commission des Finances ait approuvé cette extension du tarif à un euro, l’amendement doit encore être inclus dans la version finale du budget 2025. Une fois adopté par l’Assemblée, ce dispositif pourrait alléger significativement le budget des étudiants et représenter une aide supplémentaire face à l’inflation et aux coûts de la vie croissants.