Nestlé, le géant suisse de l’alimentation, se trouve au cœur d’une controverse après des accusations d’ajouter du sucre dans les produits alimentaires pour bébés destinés aux marchés des pays émergents, tandis que leurs équivalents dans les pays développés restent sans sucre ajouté.
Un rapport de l’ONG suisse Public Eye a lancé un nouveau défi à Nestlé, accusant l’entreprise d’adopter des standards différents pour les aliments infantiles en fonction des marchés. Selon ce rapport, certains produits pour bébés vendus en Éthiopie et en Thaïlande contiendraient des quantités significatives de sucre ajouté, contrairement à leurs homologues vendus en Europe.
Dans une récente publication qui a ébranlé l’opinion publique et les investisseurs, Public Eye a mis en lumière les pratiques de Nestlé concernant la formulation de ses produits alimentaires pour bébés. Le rapport indique que les céréales pour bébés Cerelac, par exemple, contiennent plus de sucre en Éthiopie et en Thaïlande qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni. Nestlé, pour sa part, maintient que ses produits sont conçus en respectant les directives nutritionnelles globales et rejette toute accusation de « double standard ».
Le groupe a répondu en affirmant que ses produits laitiers pour nourrissons de moins de 12 mois ne contiennent pas de sucre ajouté et que pour les produits destinés aux enfants plus âgés, une réduction du sucre ajouté est déjà en cours. De plus, la société s’engage à proposer des options sans sucre ajouté globalement, introduites progressivement de marché en marché.
Cette polémique intervient juste avant l’assemblée générale annuelle de Nestlé, augmentant la pression sur l’entreprise qui fait également face à des critiques pour ses pratiques concernant les eaux minérales en France et en Suisse. Les analystes financiers comme Jean-Philippe Bertschy de Vontobel et Patrik Schwendimann de la banque cantonale de Zurich ont exprimé des inquiétudes quant à l’impact de ces révélations sur la réputation et les performances financières de Nestlé.
