Le gouvernement français explore la possibilité de permettre aux salariés d’auto-déclarer leurs arrêts de travail de très courte durée, une mesure visant à libérer du temps médical. Cette initiative fait suite à un rapport de la Cour des comptes, publié lundi, qui critique la politique de lutte contre les déserts médicaux et suggère d’explorer la piste de l’auto-déclaration, déjà adoptée dans plusieurs pays confrontés à des pénuries de médecins.
Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé, a exprimé le désir d’ouvrir ce sujet avec les employeurs pour discuter de la faisabilité de cette mesure. Cependant, les organisations patronales ne sont pas toutes favorables à cette idée. Le Medef estime qu’un arrêt maladie devrait rester fondé sur une justification médicale, tandis que la CPME propose des garde-fous, notamment l’instauration de trois jours de carence d’ordre public et un plafond annuel de sept jours pour les arrêts auto-déclarés.
Les syndicats expriment également leurs préoccupations. La CFDT souligne que l’arrêt maladie est un acte médical nécessitant un échange avec un médecin, tandis que FO craint que cette confiance accordée au patient ne soit contrebalancée par un allongement des jours de carence.
En revanche, le syndicat de jeunes médecins généralistes Reagjir soutient la proposition d’auto-déclaration, affirmant que la lutte contre les consultations inutiles pour motif administratif peut favoriser l’accès aux soins.
Le gouvernement cherche ainsi des moyens de maîtriser la croissance des dépenses liées aux arrêts maladie, qui représentent près de 16 milliards d’euros par an, tout en libérant du temps médical pour les consultations réellement nécessaires.