Le Monde s’est procuré une étude d’impact sur les évolutions du régime de l’assurance-chômage envisagées par le gouvernement. Selon ce document, jusqu’à un tiers des allocataires pourraient être affectés par les nouvelles mesures.
Vendredi 17 mai, l’Unédic a présenté aux administrateurs une étude détaillant l’incidence de plusieurs scénarios de réforme de l’assurance-chômage. Alors que le gouvernement cherche à réduire les dépenses du régime, cette étude révèle que les mesures envisagées pourraient toucher durement les allocataires.
Des mesures plus strictes pour réduire les dépenses
L’une des principales pistes explorées consiste à augmenter la durée d’affiliation nécessaire pour être éligible aux allocations chômage. Actuellement, il faut avoir travaillé six mois sur les vingt-quatre derniers mois pour ouvrir des droits. L’Unédic examine plusieurs options :
- Passage à Sept Mois d’Affiliation :
- Affecterait 11 % des allocataires.
- Économies annuelles : 400 millions d’euros.
- Passage à Douze Mois d’Affiliation :
- Affecterait 31 % des allocataires.
- Économies annuelles : 2,3 milliards d’euros.
- Réduction de la Période de Référence :
- Ramener la période de référence de vingt-quatre à dix-huit mois.
- Impact sur 32 % des allocataires.
- Économies annuelles : 7,5 milliards d’euros.
Les plus Jeunes et les précaires en ligne de mire
Les jeunes de moins de 25 ans et les travailleurs précaires, notamment ceux en CDD ou en intérim, seraient les plus touchés par ces mesures. Olivier Guivarch, négociateur de la CFDT, a déclaré que ces propositions « confirment que seront touchées les personnes les plus éloignées de l’emploi, et de l’emploi de qualité. »
Réduction de la durée d’indemnisation
Une autre mesure examinée consiste à réduire la durée d’indemnisation de dix-huit à douze mois pour les moins de 53 ans. Cette modification toucherait 45 % des allocataires et permettrait de réduire les dépenses de près de 6 milliards d’euros par an.
Réactions syndicales
Les syndicats, unanimes dans leur opposition, ont prévu de se rassembler à l’Assemblée nationale pour défendre le modèle actuel de l’assurance chômage. Sophie Binet (CGT) et Marylise Léon (CFDT) se joindront aux autres responsables syndicaux pour soutenir une proposition de loi visant à protéger l’assurance chômage et soutenir l’emploi des seniors.
Le groupe de députés indépendants Liot a déposé une proposition de loi pour contrer le durcissement du régime. Leur initiative sera débattue le 13 juin lors de leur journée parlementaire.
Les nouvelles règles devraient entrer en vigueur à partir du 1er juillet. Les annonces officielles du gouvernement, initialement prévues pour cette semaine, ont été retardées en raison de la crise calédonienne. Les syndicats et les allocataires restent dans l’expectative, anticipant les conséquences de cette réforme majeure.