Le Conseil d’Etat a rejeté la demande de la Métropole Européenne de Lille (Mel) visant à contraindre Alstom à prendre des mesures face aux retards dans le chantier de modernisation de la ligne 1 du métro. Cette situation pourrait engendrer une pénurie de rames dès 2025.
La Métropole Européenne de Lille (Mel) fait face à un défi de taille concernant son réseau de métro. Le Conseil d’Etat a récemment rejeté son pourvoi visant à imposer à Alstom des mesures compensatoires suite aux retards accumulés dans le chantier de modernisation de la ligne 1. Cette décision pourrait entraîner une pénurie de rames, compromettant ainsi le bon fonctionnement du métro à partir de 2025.
Un projet de modernisation à la traîne
En 2012, Alstom avait été sélectionné pour moderniser la ligne 1 du métro de Lille, avec un contrat de 266 millions d’euros. Ce projet comprend l’installation d’un nouveau pilote automatique et l’acquisition de 27 rames de 52 mètres, deux fois plus longues que les rames actuelles. Initialement prévue pour 2016, la livraison de ce projet a subi de nombreux retards, générant plusieurs contentieux entre la Mel et Alstom.
Les conséquences des retards
La Mel avait saisi le tribunal administratif de Lille en novembre dernier, exigeant qu’Alstom prenne des mesures pour éviter toute interruption du service en 2025. Le tribunal avait rejeté cette demande en janvier, décision confirmée par le Conseil d’Etat ce mardi. La Mel craignait que les retards dans la livraison des nouvelles rames de la ligne 1 empêchent le redéploiement des rames actuelles vers la ligne 2, dont une partie du parc sera obsolète dès août 2025.
Les obligations contractuelles d’Alstom
Le tribunal administratif a précisé que les obligations contractuelles d’Alstom se limitent à la livraison des nouvelles rames pour la seule ligne 1. Le bon fonctionnement de la ligne 2, dont certaines rames deviendront obsolètes, n’est pas de sa responsabilité. Cette distinction complique la situation pour la Mel, qui devra trouver des solutions pour éviter une pénurie de rames sur la ligne 2.
Réactions et perspectives
La Métropole Européenne de Lille n’a pas souhaité commenter la décision du Conseil d’Etat. De son côté, Alstom a assuré en janvier que le projet de modernisation de la ligne 1 est dans sa dernière phase avant mise en service, sans toutefois préciser le calendrier exact.
Quelles solutions pour la mel ?
Pour éviter une interruption du service en 2025, la Mel pourrait envisager plusieurs pistes :
- Accélérer les travaux de modernisation avec Alstom, bien que cela dépende de la capacité de l’entreprise à respecter de nouveaux délais.
- Louer ou acheter des rames temporaires pour pallier le manque.
- Rechercher des solutions de maintenance avancée pour prolonger la durée de vie des rames actuelles de la ligne 2.
Le rejet par le Conseil d’Etat du pourvoi de la Mel contre Alstom met en lumière les défis auxquels la métropole devra faire face pour assurer la continuité du service de son métro. Les retards dans le chantier de modernisation de la ligne 1 pourraient avoir des répercussions majeures dès 2025, nécessitant des solutions rapides et efficaces pour éviter une crise des transports à Lille.