Malgré des actes parfois très visibles de délinquance, le bilan semestriel du ministère de l’Intérieur fait état d’une baisse marquée des faits à Lyon et dans la métropole.
« On est sur la bonne voie mais il faut continuer », confiait la préfète du Rhône au Figaro l’hiver dernier. Six mois plus tard, Fabienne Buccio peut se féliciter d’une nouvelle baisse de la délinquance à Lyon, dans la métropole et le département du Rhône. Une tendance marquée et généralisée à toutes les formes d’infractions.
La préfecture se félicite notamment de l’action soutenue en matière de stupéfiants, avec 800 trafiquants interpellés depuis le début de l’année dans le département, selon les chiffres communiqués à ActuLyon et confirmés au Figaro. Sur le territoire de la métropole de Lyon, les interpellations ont progressé de 5% par rapport à l’an passé. Côté consommateurs, 4000 amendes forfaitaires délictuelles pour consommation ont été distribuées dans le département du Rhône soit une augmentation de 22%.
Efforts soutenus contre les stupéfiants
« Nous faisons beaucoup de harcèlement, de pilonnage avec 800 opérations de démantèlement en 2023 », confiait ainsi Fabienne Buccio au mois de janvier. Depuis le début de l’année, 24 points de deal ont ainsi été démantelés, selon la préfecture, et les arrestations pour trafic et revente de stupéfiants ont augmenté de 10,5%.
Moins de violences dans la rue et les transports
« À Lyon et partout dans le Rhône, la délinquance recule fortement depuis le début de l’année, se félicite aujourd’hui Fabienne Buccio. C’est le résultat d’un engagement résolu sur le terrain des policiers et des gendarmes pour lutter contre toutes les formes de criminalité ». « Nous ne faisons preuve d’aucune naïveté ou d’auto-satisfaction, insiste son entourage. Nous surveillons l’installation de nouveaux points de deal ou leur réinstallation ».
À Lyon, les forces de l’ordre maintiennent la pression sur les vols, à la roulotte notamment, avec une baisse de 13,6%. Les vols à la tire baissent de 12,7%, comme ceux de véhicules (-7%) et les cambriolages (-14,6%). Les vols avec violences diminuent de 7,5%. Les violences volontaires suivent la même tendance (-7,4%), comme celles dans les transports en commun (-12% à l’échelle de la métropole).
Réactions des élus locaux
La baisse générale des faits de délinquance de 12,6% à Lyon a donné lieu à plusieurs déclarations en ligne d’élus de la majorité écologiste, régulièrement pointée du doigt par l’opposition pour sa supposée inaction en la matière. « Reconnaissance et remerciements aux policiers nationaux et municipaux pour leur engagement quotidien auprès des Lyonnais », a ainsi écrit le maire EELV de la ville, Grégory Doucet. Son adjoint à la sécurité, Mohammed Chihi, a lui souligné la coopération entre les 300 agents municipaux et les 4000 nationaux en poste sur Lyon.
Contrôles renforcés et fermetures de commerces
« De nombreuses opérations de contrôle sont réalisées dans l’hyper-centre de Lyon pour lutter contre les violences notamment la nuit », insiste encore la préfecture. Au total, 120 établissements et commerces ont été contrôlés avec une quinzaine de fermetures temporaires à la clé, dont sept à la Guillotière. Enfin, « le nombre de rodéos s’effondre avec une baisse d’un tiers » dans la métropole depuis le début de l’année.
Un nouveau commissariat déjà plus efficace à Lyon Part-Dieu
Installé au cœur de la gare pour être bien plus accessible que l’ancien, “Petit, mais bien conçu !”, déclare la préfète de région Auvergne-Rhône-Alpes, préfète du Rhône, Fabienne Buccio. En effet, ce mercredi 31 juillet, un nouveau “petit” commissariat a été inauguré au cœur de la gare Part-Dieu, à Lyon. Installé dans la galerie Villette, ce commissariat est conçu pour répondre aux besoins d’une population diverse, allant des voyageurs fréquents aux résidents locaux.
“Le précédent bureau de police, situé dans le sous-sol du centre commercial, manquait de visibilité et d’accessibilité” confie Nelson Bouard, inspecteur général de la police nationale. Composé en permanence de trois policiers pour la prise de plainte et d’une adjointe administrative, ce bureau a également pour but d’être un point de chute pour les effectifs de police du secteur, y compris la sûreté ferroviaire.
L’ouverture de ce commissariat, le 20 juin 2024, a déjà livré des chiffres intéressants. En un mois, il a accueilli environ 300 personnes pour une centaine de dépôts de plainte, soit une fréquentation deux fois supérieure à celle de l’ancien bureau.
Le coût total de cette infrastructure s’élève à 900 000 euros, financé à parts égales par l’État et la région. Le représentant de la SNCF, souligne l’importance de cette initiative “dans la plus importante gare d’Europe en termes de correspondances”, avant d’ajouter, “Il y avait un besoin !”. En effet, avant, en cas de problème, les potentielles victimes étaient orientées vers un poste de police situé hors de la gare. “Il y avait un risque qu’ils se perdent ou renoncent à déposer plainte par peur de rater leur train, par exemple”.
Avec ce nouveau commissariat, les autorités lyonnaises espèrent offrir un service plus accessible et visible, répondant aux besoins d’une population variée.
