Grand choc concernant l’affaire Mickaël Philétas. L’auteur de ce crime féminicide a tenu des propos qui touchent toutes les femmes, selon l’avocat général en appel. Pour rappel, Mélanie Ghione a été poignardée chez elle par son ex-compagnon, Mickaël Philétas, dans la nuit du 28 au 29 janvier 2020, à Ecquevilly (Yvelines). David Sénat, dans « Les Voix du crime », décrit ce meurtre comme un crime symbolique envers toutes les femmes.
Ce 29 janvier 2020, il avait tué son ex-compagne Mélanie Ghione de 80 coups de couteau à son domicile à Ecquevilly (Yvelines), après être entré par effraction vers trois heures du matin. Leur relation avait pris fin en raison des violences que Philétas lui avait infligées.
Dans les mois précédant ce féminicide, Mickaël Philétas s’est intéressé au mouvement masculiniste MGTOW (Men Going Their Own Way, « les hommes qui suivent leur propre voie »). Originaire des États-Unis, ce mouvement réunit des hommes se disant brimés par les femmes, refusant toute relation autre que sexuelle ou utilitaire avec elles.
Malgré une « dialectique assez fluide » et « une certaine intelligence relationnelle », Philétas est tombé dans une forme de radicalisation, selon David Sénat. Lors du procès en appel, l’avocat général a décrit un homme n’ayant fait aucune démarche sérieuse de déradicalisation.
Philétas justifiait son acte en invoquant l’idéologie masculiniste, qu’il propageait également via sa chaîne YouTube, comptant un peu plus de 2 000 abonnés. Ses vidéos, présentées comme des « conseils en séduction », contiennent des propos sexistes et parfois haineux envers les femmes.
Le procès en appel, tenu le 4 février 2024 à Nanterre (Hauts-de-Seine), a révélé l’influence de cette idéologie. Un abonné de 27 ans et ami de Philétas a témoigné, disant que « les temps sont durs pour les hommes », une phrase qui a sidéré l’avocat général. Le témoin a ensuite affirmé spontanément que les femmes n’ont pas leur place dans certaines activités comme le marketing, ce qui a choqué David Sénat.
L’impact de ce féminicide va bien au-delà de la mort de Mélanie, estime Sénat. Pour lui, les dégâts causés par Mickaël Philétas révèlent « sa volonté et sa capacité de tuer potentiellement bien d’autres femmes, par ses propos et les personnes qu’il intoxique. » Ce meurtre est « un crime qui s’adresse à toutes les femmes. »
À l’issue du procès en appel, Mickaël Philétas a vu sa condamnation à la réclusion à perpétuité confirmée, assortie d’une période de sûreté de 22 ans.
