Marine Le Pen est interrogée pour la première fois dans le cadre du procès des emplois fictifs d’assistants parlementaires du Rassemblement national, un dossier lourd de conséquences. Accusée de détournement de fonds publics, la leader du RN encourt une peine de prison, une amende conséquente, et surtout une possible inéligibilité qui pourrait anéantir ses ambitions présidentielles pour 2027. Pendant trois jours, elle tentera de convaincre les juges de sa bonne foi et de dissiper les soupçons qui pèsent sur elle et son parti.
Ce lundi, Marine Le Pen, figure de proue du Rassemblement national, sera interrogée pour la première fois dans le cadre du procès sur les soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires européens du RN. Débuté le 30 septembre, ce procès pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’avenir politique de la cheffe de l’extrême droite, qui risque non seulement une peine de prison et une lourde amende, mais aussi une peine d’inéligibilité pouvant compromettre ses ambitions présidentielles pour 2027.
Lors de la dernière audience, Marine Le Pen n’a pas manqué de marquer son mécontentement. « On ne sait plus comment se défendre ! », avait-elle clamé, critiquant la « mauvaise foi » du parquet et une présentation des faits à charge. Elle avait également dénoncé un dossier « où tout est suspect », mettant en cause le fonctionnement de la justice face aux partis politiques français.
Le procès, qui se tiendra jusqu’au 27 novembre au tribunal correctionnel de Paris, ne concerne pas seulement Marine Le Pen. Vingt-quatre anciens eurodéputés du RN, leurs assistants parlementaires ainsi que des collaborateurs du parti sont également jugés. Le RN comparaît, quant à lui, en tant que personne morale. Les accusés sont soupçonnés d’avoir utilisé des fonds publics européens, destinés aux assistants parlementaires, pour rémunérer des employés travaillant en réalité pour le parti.
Marine Le Pen, qui assure que « tout ce que nous avons fait, nous avions le droit de le faire », devra, pendant trois jours, tenter de convaincre les juges de sa bonne foi. Cette audience est un moment charnière, non seulement pour elle, mais aussi pour l’avenir du RN et la scène politique française.
Depuis le début du procès, la défense de Le Pen s’organise autour de deux arguments principaux : la justice méconnaîtrait le fonctionnement des partis politiques français et aucun des prévenus ne se serait enrichi personnellement grâce à ce système. Cependant, des déclarations embarrassantes de certains co-prévenus compliquent la situation, renforçant les soupçons du parquet.
Face à cette pression judiciaire, Marine Le Pen s’est préparée minutieusement avec son avocat. Son entourage souligne qu’elle a « beaucoup de choses à dire » et qu’elle apportera des éléments nouveaux lors de ces trois jours décisifs. Malgré son assurance affichée, l’enjeu est de taille : une condamnation pourrait non seulement entraver sa carrière politique, mais aussi fragiliser les perspectives électorales du RN.