La France est plongée dans l’incertitude une semaine après le second tour des élections législatives du 7 juillet. Tandis que les 577 nouveaux députés font leur rentrée à l’Assemblée nationale, le Nouveau Front Populaire (NFP), arrivé en tête sans majorité absolue, peine à nommer un candidat au poste de Premier ministre. Emmanuel Macron, battu dans les urnes, renvoie la balle aux députés tout en appelant à une coalition.
Après leur victoire surprise avec 180 sièges, les partis de gauche du NFP doivent s’accorder sur un Premier ministre. Les discussions ont débuté lundi dans un lieu neutre. Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, s’est porté candidat, tandis que La France insoumise (LFI) revendique la direction en raison de son nombre de députés. La stratégie fait également débat, certains socialistes proposant de chercher des soutiens parmi les macronistes. Marine Tondellier, patronne des écologistes, a assuré que les discussions avancent de manière constructive.
La lettre de Macron
Emmanuel Macron a opté pour une lettre aux Français, publiée mercredi dans la presse régionale, plutôt qu’une intervention télévisée. Il appelle à une coalition des forces républicaines, excluant de facto LFI, et reporte la nomination d’un nouveau Premier ministre après avoir refusé la démission de Gabriel Attal. La lettre a provoqué un tollé, notamment à gauche, et même au sein de l’extrême droite.
Opposition à LFI au gouvernement
Des élus de l’ancienne majorité présidentielle, dont Aurore Bergé et Gérald Darmanin, ont promis de renverser tout gouvernement incluant des ministres de LFI. La droite, représentée par Laurent Wauquiez, partage cette position. Cependant, il n’y a pas encore de majorité alternative claire sans LFI.
Le RN en quête de stratégie
Le Rassemblement national (RN), avec au moins 125 députés, a vu des remous internes après les législatives. Gilles Pennelle a démissionné suite à des polémiques concernant certains candidats. Le RN, mené par Marine Le Pen, a promis de censurer tout gouvernement comprenant des ministres de LFI ou des écologistes, Jordan Bardella allant jusqu’à affirmer qu’ils renverseraient immédiatement un gouvernement minoritaire du NFP.
La bataille des postes à l’Assemblée
Les nouveaux députés doivent se répartir les postes importants avant l’ouverture de la session parlementaire le 18 juillet. La force des futurs groupes influencera les nominations. À gauche, LFI et le PS cherchent à attirer les députés ultramarins. La droite, elle, est divisée entre le groupe d’Éric Ciotti et la Droite républicaine de Laurent Wauquiez. Une troisième faction pourrait émerger autour d’Aurélien Pradié.
La décision d’attribuer des postes clés aux députés RN divise, certains chez Renaissance n’excluant pas cette possibilité, contrairement à la gauche qui souhaite faire barrage.
