Alors que l’Union européenne maintient son objectif de 100 % de voitures “zéro émission” d’ici 2035, le patron de Renault, Luca de Meo, exprime des réserves sur la faisabilité de cette transition. Dans une interview accordée aux « Echos » et à plusieurs autres médias européens, il appelle à une révision du calendrier fixé par Bruxelles.
Un objectif ambitieux mais complexe
Luca de Meo, également président du lobby européen des constructeurs (ACEA), souligne que passer de 10 % à 100 % de parts de marché pour les véhicules électriques (VE) en seulement douze ans est une tâche ardue. Il rappelle que lorsque la décision a été prise, Renault et la France avaient déjà exprimé des doutes sur l’échéance de 2035, préférant viser 2040.
« Nous avons besoin d’un peu plus de souplesse dans le calendrier », déclare-t-il, soulignant que l’industrie automobile a déjà investi des dizaines de milliards d’euros dans la transition vers l’électrique. Abandonner cet objectif serait, selon lui, une grave erreur stratégique.
Un écosystème à harmoniser
Luca de Meo insiste sur la nécessité pour l’ensemble de l’écosystème de progresser de concert. À ce jour, la majorité des pays européens n’ont pas dépassé les 7 % de part de marché pour les véhicules électriques. Il demande donc de la souplesse et de l’agilité pour permettre une transition plus harmonieuse et éviter de pénaliser l’industrie automobile européenne.
Diversification des solutions pour décarboner
Le patron de Renault rappelle que l’électrification n’est qu’une des solutions pour décarboner le secteur automobile. Il propose également d’accélérer la rénovation du parc automobile et de se pencher sur d’autres types de carburants. Pour lui, il serait imprudent de tout miser sur une seule technologie, d’autant plus que le nombre de voitures électriques disponibles ne suffira pas à réduire de manière significative les émissions de carbone dans les dix prochaines années.
En conclusion, Luca de Meo appelle à un réexamen des échéances et des méthodes pour atteindre les objectifs de décarbonisation, en mettant en avant une approche plus diversifiée et adaptable aux réalités du marché et des capacités industrielles.
