Valérie Hayer, eurodéputée, a été propulsée à la tête de liste du camp présidentiel pour les élections européennes de 2024. Bien que sa campagne soit intense et son programme ambitieux, elle peine à se démarquer des figures emblématiques de l’exécutif, comme Emmanuel Macron et Gabriel Attal, et reste en retrait dans les sondages.
Une campagne de terrain discrète
Sous un beau soleil de printemps, Valérie Hayer parcourt les routes départementales de France, rencontrant les électeurs et les professionnels. Le 25 mai, elle se rend à Saint-Désert, une petite commune de Saône-et-Loire, pour discuter avec des employés municipaux de leurs problèmes de trésorerie. Pendant ce temps, Emmanuel Macron annonce son souhait de débattre avec Marine Le Pen, attirant toute l’attention médiatique et reléguant Valérie Hayer au second plan.
Malgré cela, Valérie Hayer reste infatigable, multipliant les déplacements et les apparitions médiatiques. Elle visite des maisons de l’Europe, des lignes de production bénéficiant de fonds européens, et dialogue avec des jeunes volontaires internationaux. « Elle se fait un nombre délirant de déplacements et de médias, et son humeur ne bouge pas d’un iota », commente Antoine Armand, député de Haute-Savoie et trésorier de la campagne.
Un programme ambitieux et varié
Valérie Hayer propose un programme en 48 mesures, structuré autour de trois axes principaux : une Europe plus forte, plus écologique et plus sociale.
Défense Hayer propose de créer un Fonds européen de soutien aux industries de défense doté de 100 milliards d’euros, financé par la Banque européenne d’investissement. Elle souhaite que les États membres augmentent leur budget de défense à 2 % du PIB d’ici 2025 et à 3 % d’ici 2030. Elle soutient également la mise en place d’une Force de réaction rapide européenne.
Institutions Pour une Europe plus démocratique, Hayer veut étendre le vote à la majorité des eurodéputés sur davantage de domaines, limitant ainsi le recours à l’unanimité au Conseil de l’UE. Elle souhaite également permettre aux élus de déposer des textes de loi et limiter les financements extra-européens pour les partis politiques.
Économie et pouvoir d’achat Hayer propose un « bouclier commercial européen » avec des tarifs douaniers automatiques et massifs en miroir des tarifs pratiqués par les puissances étrangères. Elle soutient également l’instauration d’un Buy European Act pour privilégier les entreprises européennes dans les marchés publics.
Égalité femmes-hommes Un des axes majeurs de son programme est l’inscription de l’IVG dans la Charte européenne des droits fondamentaux, une initiative soutenue par une large majorité au Parlement européen.
Immigration Hayer plaide pour la création d’un Conseil de sécurité intérieure pour mieux contrôler les flux migratoires et renforcer les garde-frontières européens. Elle défend une vision positive de l’immigration avec l’octroi de 100 000 visas prioritaires pour les métiers en tension et les talents étrangers.
Environnement Elle soutient la mise en place du Pacte vert européen, avec des objectifs tels que la production de 10 millions de véhicules propres d’ici 2030 et la création d’un avion vert européen. Elle propose de réduire de 50 % l’utilisation des pesticides d’ici 2030 et de soutenir le développement du nucléaire nouvelle génération.
Agriculture Hayer prône l’adoption d’un Egalim européen, inspiré de la loi française de 2018, pour assurer des revenus dignes aux agriculteurs.
Des défis majeurs
Malgré ses efforts, Valérie Hayer rencontre des difficultés dans les sondages. Sa liste « Besoin d’Europe » est en deuxième position, loin derrière Jordan Bardella du Rassemblement national, et talonnée par Raphaël Glucksmann du Parti socialiste.
Le soutien de figures de l’exécutif, comme Emmanuel Macron et Gabriel Attal, bien que stratégique, contribue à la reléguer au second plan médiatique. Valérie Hayer doit naviguer entre les attentes de son camp et les attaques de ses adversaires, tout en tentant de capter l’attention des électeurs.
Valérie Hayer poursuit donc sa campagne avec détermination, cherchant à convaincre que son programme est la meilleure voie pour une Europe plus forte, plus écologique et plus solidaire. Mais la route vers le scrutin du 9 juin est semée d’embûches et il reste à voir si elle parviendra à s’imposer.
