La justice a tranché sévèrement dans une affaire d’exploitation sexuelle qui a choqué le Val-d’Oise et au-delà. Six hommes étaient jugés au tribunal correctionnel de Pontoise pour avoir acheté les services sexuels d’une adolescente de seulement 12 ans. À l’issue de quatre heures de débats intenses, cinq des prévenus ont été condamnés à des peines de prison ferme.
L’argument principal avancé par la défense reposait sur la faible luminosité des chambres d’hôtel d’Herblay, où les faits se sont déroulés. Les avocats des prévenus ont tenté de convaincre le tribunal que la pénombre les avait empêchés de discerner l’âge véritable de l’adolescente. Mais pour le président du tribunal, Stéphane Billiet, cette explication n’était en aucun cas recevable. « L’apparence physique de la victime ne laissait aucun doute sur son état de minorité », a-t-il tranché.
Le profil des prévenus
Les six hommes, âgés de 24 à 36 ans, provenaient de milieux divers et exerçaient des professions variées. Au cours du procès, certains ont exprimé leur honte et leur regret, reconnaissant leur culpabilité face aux faits reprochés. L’un d’eux, Ons B., a évoqué une période compliquée de sa vie, marquée par des difficultés financières et personnelles. Il a admis n’avoir pensé qu’à son plaisir et ne pas avoir pris en compte l’âge de la jeune fille.
Un verdict sévère
Sur les six accusés, cinq ont été condamnés à dix-huit mois de prison, dont douze mois avec sursis, soit six mois de prison ferme. Le sixième homme a été relaxé au bénéfice du doute. Cette décision reflète la volonté du tribunal de sanctionner sévèrement l’exploitation sexuelle des mineurs.
Le calvaire d’Inès
L’histoire d’Inès (prénom modifié) est celle d’une jeune fille en détresse, fugueuse de son domicile avec une amie. Leur rencontre à la gare de Sartrouville avec une autre jeune fille les a entraînées dans une spirale de prostitution. L’annonce en ligne la décrivait comme une jeune femme de 19 ans, alors qu’elle n’avait que 12 ans. Des photos projetées au tribunal montraient Inès dans des situations quotidiennes, contrastant douloureusement avec l’horreur de son exploitation.
Un signal fort de la justice
Ce procès et les condamnations qui en découlent envoient un message clair : l’exploitation sexuelle des mineurs est un crime grave qui sera sévèrement puni. La décision du tribunal vise non seulement à rendre justice à la jeune victime, mais aussi à dissuader de futurs prédateurs.