Alors que la pratique de la « shrinkflation » devient de plus en plus visible, Carrefour et Intermarché, parmi d’autres distributeurs, commencent à signaler cette tactique à leurs clients. Le gouvernement français prévoit également d’introduire une législation pour contrer cette tendance, longtemps utilisée discrètement par les mêmes enseignes.
La shrinkflation, un terme qui décrit la réduction des quantités d’un produit tout en maintenant ou augmentant son prix, est sous les projecteurs. Récemment, des chaînes de supermarchés telles que Carrefour et Intermarché ont pris des mesures pour informer les consommateurs de ces changements, malgré leurs propres antécédents dans la pratique de cette tactique marketing.
Historiquement, les consommateurs ont exprimé leur frustration lorsque des marques bien connues ont réduit la taille de leurs produits sans une baisse correspondante des prix. Des incidents comme la transition de Tropicana de briques cartonnées à des bouteilles en plastique avec une réduction de contenance de 10% ont mis en lumière cette pratique. Foodwatch et d’autres organisations ont longtemps fait campagne contre la shrinkflation, mettant en évidence des exemples flagrants à travers l’industrie agroalimentaire.
Les distributeurs, qui avaient auparavant profité de cette approche pour maintenir ou augmenter les marges tout en offrant moins de produit, changent maintenant de cap. Par exemple, Intermarché a récemment placardé des affiches alertant sur une augmentation de 68% du prix au kilo pour certaines pommes rissolées, et Carrefour a commencé à signaler les produits dont les contenants ont diminué avec une augmentation de prix.
Cette prise de position survient alors que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé un projet de loi pour octobre qui visera à rendre ces pratiques plus transparentes. Le projet de loi exigera que les industriels affichent de manière visible toute réduction de contenu pour les produits conservant le même emballage.
Les critiques, cependant, pointent du doigt la possibilité que ces actions ne soient qu’un coup de communication plutôt qu’un véritable engagement pour la transparence. Lionel Maugain, journaliste chez 60 millions de consommateurs, par exemple, a exprimé des doutes sur la sincérité de ces déclarations en septembre 2023, surtout de la part de Carrefour qui a déjà pratiqué la shrinkflation par le passé.