En 2018, la France comptait 4,8 millions d’étrangers et 6,5 millions d’immigrés, représentant respectivement 7,1 % et 9,7 % de la population totale. En 2022, ces chiffres ont augmenté, atteignant 5,3 millions d’étrangers (7,8 % de la population) et 7,0 millions d’immigrés (10,3 % de la population).
Origines des immigrés en France
La répartition des immigrés par origine a significativement évolué au cours des dernières décennies. La proportion d’immigrés originaires d’Europe du Sud a fortement diminué, passant de 49 % en 1975 à 17 % en 2018. En revanche, les flux migratoires en provenance d’Afrique subsaharienne et d’Asie ont augmenté. En 2018, les immigrés originaires du Maghreb représentaient 29 % de la population immigrée, contre 26 % en 1975. La part des immigrés originaires d’Afrique subsaharienne est passée de 2 % en 1975 à 17 % en 2018, tandis que celle des immigrés d’Asie a grimpé de 4 % à 14 % sur la même période.
En 2022, 48,2 % des immigrés vivant en France sont nés en Afrique et 32,3 % en Europe. Les pays les plus représentés sont l’Algérie (12,5 %), le Maroc (11,9 %), et le Portugal (8,2 %).
Évolution de la population étrangère et immigrée
La population immigrée en France a crû en pourcentage de la population totale, passant de 5,0 % en 1946 à 10,3 % en 2022. Cette augmentation n’a pas été régulière. Après une stabilisation entre les années 1970 et 1990, la part des immigrés a de nouveau augmenté au début des années 2000. La population étrangère a également augmenté, atteignant 7,8 % en 2022, contre 4,4 % en 1946.
Niveau de vie et emploi des immigrés
Le niveau de vie des immigrés en France est souvent inférieur à celui des personnes sans ascendance migratoire. En 2019, la moitié des immigrés avaient un niveau de vie annuel inférieur à 17 000 euros. Ce niveau de vie médian est inférieur de 26 % à celui des personnes sans ascendance migratoire. Le taux de pauvreté monétaire parmi les immigrés atteint 31,5 %, presque trois fois supérieur à celui des personnes sans ascendance migratoire (11,1 %). Les immigrés nés en Afrique et en Asie sont particulièrement touchés par la pauvreté monétaire.
En matière d’emploi, le taux de chômage des étrangers non européens était de 22 % en 2018, soit 2,6 fois plus élevé que celui des Français. Les étrangers sont surreprésentés dans les emplois ouvriers (12 %) et parmi les artisans, commerçants et chefs d’entreprises (8 %), mais sous-représentés dans les professions intermédiaires (3 %) et les cadres (5 %).
Acquisitions de la nationalité française
En 2018, 110 000 personnes ont acquis la nationalité française, un chiffre en baisse par rapport à 2017. Cette diminution est principalement due à une baisse des naturalisations, partiellement compensée par une hausse des acquisitions de la nationalité par mariage et des déclarations anticipées de mineurs.
Féminisation et niveau de diplôme
La population immigrée se féminise depuis plusieurs décennies. En 2018, 52 % des immigrés étaient des femmes, contre 44 % en 1975. Cette féminisation est particulièrement marquée parmi les immigrés originaires d’Afrique. De plus, le niveau de diplôme des immigrés a fortement augmenté. En 1975, 88 % des immigrés étaient peu ou pas diplômés, contre 42 % en 2018. La part des immigrés titulaires d’un diplôme du supérieur est passée de 3 % à 28 % sur la même période.
Flux migratoires récents
La crise sanitaire de la Covid-19 a affecté les flux migratoires. En 2021, 246 000 immigrés sont entrés en France, soit une augmentation par rapport à 2020 mais une diminution par rapport à 2019. Les principales origines des nouveaux arrivants en 2021 étaient le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Espagne, l’Italie et l’Afghanistan.