Pierre Cabaré, ancien député de la majorité présidentielle en Haute-Garonne, a été condamné à 15 mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour des accusations d’agression et de harcèlement sexuels portées par son ancienne suppléante et collaboratrice parlementaire. Le tribunal correctionnel de Montauban a rendu son verdict mardi, allant au-delà des réquisitions du procureur qui avait demandé 12 mois avec sursis lors du procès en mai dernier.
Pierre Cabaré, âgé de 66 ans et élu en 2017, avait été vice-président de la délégation aux droits des femmes à l’Assemblée nationale jusqu’en 2019. Les accusations portées contre lui incluaient des propos sexistes récurrents et des attouchements inappropriés sur sa collaboratrice entre 2017 et 2019. Lors du procès, la présidente du tribunal avait évoqué un “climat propice aux dérapages” entourant l’ex-député.
Réactions et conséquences
En plus de sa condamnation, Pierre Cabaré devra s’inscrire au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais) et verser 5 000 euros pour les frais de justice ainsi qu’une amende de 10 000 euros. Son ancienne suppléante avait décrit un environnement où “tout était sexualisé en permanence”, ce qui a eu des conséquences dévastatrices sur sa carrière politique et personnelle.
Défense et regrets
Pierre Cabaré a nié toute connotation sexuelle dans ses actions et a exprimé ses regrets que son comportement ait été mal interprété. Il s’est depuis retiré de la vie politique active, se consacrant à des activités associatives et familiales.
Cette affaire a également été marquée par un courrier d’alerte envoyé à la direction de LREM en 2019, dénonçant les agissements répétés du député. Pierre Cabaré avait qualifié cette démarche de “politique”, visant à l’exclure du groupe parlementaire.
La condamnation de Pierre Cabaré souligne l’importance de la lutte contre le harcèlement sexuel en politique et dans tous les secteurs, ainsi que la nécessité de garantir un environnement de travail sûr et respectueux pour tous.