En 2023, la consommation d’eau potable en France a connu une baisse notable de 3 à 4 %, une diminution bien plus significative que le recul moyen annuel de 0,5 à 1 % observé depuis les vingt dernières années. Ce changement marque une prise de conscience écologique et des efforts accrus pour économiser l’eau, tant chez les particuliers que dans les entreprises.
La consommation d’eau potable par habitant en France a diminué progressivement au fil des années. En 2001, la consommation moyenne était de 160 litres par jour et par habitant, contre 148 litres en 2021. Cette tendance à la sobriété s’est accélérée récemment, influencée par les conditions climatiques et les préoccupations écologiques. David Prigent, un particulier français, souligne que « les conditions climatiques sont telles qu’on ne peut plus s’affranchir des problèmes écologiques ».
Les entreprises investissent également dans des technologies économes en eau. Par exemple, une station de lavage à La Madeleine, dans l’agglomération lilloise, utilise un système de « lavage éco » où 90 % de l’eau est recyclée. Ces initiatives sont cruciales pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement, qui prévoit une réduction des prélèvements d’eau de 10 % d’ici 2030.
La sécheresse de 2022 a joué un rôle clé dans la réduction de la consommation d’eau. Les messages de prévention diffusés lors de cette période semblent avoir incité les usagers à adopter des comportements plus économes. Aurélie Colas, déléguée générale de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), affirme que « les usagers se sont engagés dans une trajectoire de sobriété dont l’ampleur a surpris ».
Dans certains territoires, comme l’agglomération de Carcassonne, la Vienne et les Deux-Sèvres, la baisse de consommation a atteint environ 10 %. Cette variation pourrait être liée aux arrêtés sécheresse, qui ont restreint certains usages de l’eau, tels que l’arrosage des pelouses, le remplissage des piscines et le lavage des voitures et des voiries.
Cependant, Régis Taisne, directeur du cycle de l’eau à la FNCCR, alerte sur une possible fausse interprétation de ces chiffres. Le nombre de forages de prélèvement d’eau non déclarés aurait fortement augmenté à la suite de la sécheresse, ce qui pourrait affecter les données de consommation officielle.