Le groupe Stellantis, en pleine mutation stratégique, envisage de produire en Europe des véhicules électriques de son partenaire chinois Leapmotor. Cette démarche inédite pourrait bouleverser l’équilibre du marché automobile européen et remettre en question l’avenir de certaines marques historiques du groupe.
Le géant de l’automobile Stellantis, né de la fusion entre PSA-Opel et Fiat-Chrysler, continue de surprendre avec des décisions audacieuses pour s’adapter à un marché en constante évolution. À l’occasion du Mondial de l’Automobile à Paris, qui se tient du 14 au 20 octobre, le groupe a présenté son nouveau partenaire chinois Leapmotor, une marque encore peu connue mais pleine de promesses.
Avec un stand voisin de ses marques phares comme Peugeot, Citroën et Alfa Romeo, Leapmotor fait figure de nouvelle carte stratégique pour le groupe. Stellantis a en effet annoncé son intention d’accueillir sur ses chaînes de montage européennes le futur SUV électrique de la marque chinoise, offrant ainsi une alternative compétitive face aux constructeurs chinois qui gagnent du terrain en Europe.
Cette alliance stratégique répond à plusieurs enjeux. D’une part, Leapmotor permettrait à Stellantis de combler un vide dans son portefeuille : l’absence d’une voiture électrique d’entrée de gamme accessible au plus grand nombre. D’autre part, elle ouvre la porte à l’intégration de technologies chinoises pour d’autres marques du groupe, notamment Peugeot et Citroën, dans un contexte où les véhicules électriques dominent de plus en plus le marché.
Cependant, cette stratégie suscite aussi des interrogations. Carlos Tavares, patron de Stellantis, reste prudent sur l’avenir des marques historiques du groupe, notamment en Europe et en France. Alors que le marché automobile traverse une crise sans précédent, Tavares a évoqué la possibilité de vendre certaines marques, sans pour autant en faire un objectif immédiat : “Je suis le premier défenseur de nos marques, mais il n’y a pas de tabou”, a-t-il déclaré.
Les débats actuels entre l’Union européenne et la Chine, notamment autour des subventions accordées par Pékin à son industrie automobile, ne font qu’amplifier les enjeux pour Stellantis. Le groupe devra jongler avec des décisions politiques, économiques et stratégiques pour continuer à prospérer dans ce secteur en pleine transformation.
L’intégration des véhicules chinois en Europe pourrait également entraîner des fermetures d’usines sur le Vieux Continent, un scénario que Carlos Tavares n’exclut pas si la concurrence chinoise continue de peser lourdement sur le marché européen.