Abroger la réforme des retraites de 2023 pour revenir à l’âge légal de départ à 62 ans coûterait 3,4 milliards d’euros dès 2025, selon des estimations de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav). En 2032, le déficit pourrait atteindre 16 milliards d’euros.
Le retour à l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans coûterait cher à la France. Abroger la réforme des retraites de 2023, qui prévoit un recul progressif de l’âge à 64 ans, engendrerait un déficit de 3,4 milliards d’euros dès 2025 et de près de 16 milliards d’euros en 2032, selon des chiffres relayés par Les Echos. La Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) a confirmé l’ordre de grandeur de ces estimations, sans toutefois fournir plus de détails.
Le scénario retenu dans ces projections prend en compte un retour à la retraite à 62 ans, tout en rétablissant les dispositions de la réforme Touraine sur la durée de cotisations. Cependant, les mesures de revalorisation des petites retraites, instaurées par le gouvernement Borne pour adoucir l’impact de la réforme de 2023, seraient maintenues.
Ces chiffres rappellent les arguments avancés par le gouvernement lors du débat à l’Assemblée nationale, où les macronistes avaient mis en garde contre le creusement du déficit des caisses de retraite. Selon Les Echos, une abrogation plongerait le système de retraite à -15 milliards d’euros dès 2025, avant d’atteindre -32 milliards d’euros en 2032.
Les débats sur une éventuelle abrogation vont s’intensifier à l’Assemblée nationale, où plusieurs groupes politiques, notamment de gauche et certains indépendants du groupe Liot, ont déposé des amendements dans le cadre du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025. Le Rassemblement national a également proposé une loi d’abrogation, qui sera examinée en commission par l’Assemblée mercredi prochain.