À la veille de leur rencontre avec Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jordan Bardella maintiennent un flou stratégique sur les intentions du Rassemblement national. Si le parti d’extrême droite se montre ouvert sur certains sujets, il reste ferme sur sa volonté de censurer tout gouvernement incluant des représentants de la gauche.
Marine Le Pen et Jordan Bardella s’apprêtent à rencontrer Emmanuel Macron ce lundi 26 août dans le cadre des consultations menées par le chef de l’État pour la nomination d’un nouveau Premier ministre. Cependant, les dirigeants du Rassemblement national (RN) restent discrets quant à leur stratégie, entretenant un flou calculé sur leurs intentions.
Après un relatif échec lors du second tour des élections législatives du 7 juillet, le RN, désormais troisième force à l’Assemblée nationale avec 126 députés, semble hésiter sur la voie à suivre. Selon Philippe Ballard, porte-parole du parti, Marine Le Pen “n’attend pas grand-chose” de cette rencontre à l’Élysée, qualifiant l’initiative présidentielle d’”artifice de communication”.
Une certitude émerge néanmoins : la volonté de ne pas laisser le Nouveau Front populaire (NFP) gouverner. Début juillet, Marine Le Pen avait déjà déclaré que le groupe RN censurerait tout gouvernement incluant des membres de La France insoumise ou des écologistes. Cette position a été réaffirmée par Edwige Diaz, vice-présidente du parti, qui a souligné la capacité du RN à déposer des motions de censure si nécessaire.
Sur d’autres sujets, le RN se montre plus ouvert. Thomas Ménagé, député du Loiret, a laissé entendre que le parti pourrait soutenir certaines propositions, comme l’abrogation de la réforme des retraites, si elles sont jugées dans l’intérêt des Français. Cependant, il a précisé que le RN ne tomberait pas dans une opposition systématique, à l’image de La France insoumise.
L’isolement du RN à l’Assemblée nationale reste un défi majeur pour le parti. Non signataire du “pacte d’action” du camp présidentiel, le RN a été écarté de tous les postes à responsabilité au sein de l’hémicycle. Pour autant, le parti semble vouloir capitaliser sur sa niche parlementaire prévue pour le 31 octobre, où il compte proposer l’abrogation de la réforme des retraites.
En parallèle, Marine Le Pen sera jugée à partir du 30 septembre pour détournement de fonds publics, une affaire qui pourrait ternir son image à l’approche des prochaines échéances électorales. Malgré cela, le RN continue de miser sur une dissolution de l’Assemblée nationale l’été prochain, la considérant comme “la seule issue politique possible” pour sortir la France de la “paralysie” actuelle.
Une mission pour faire “le point fédération par fédération” a été confiée au député européen RN Aleksandar Nikolic, rapporte Le Parisien.
